Dans la maison

La première scène est familière. Celle d'une pré rentrée de lycée dont la grande nouveauté est l'instauration de l'uniforme pour les élèves (idée peu creusée d'ailleurs). Germain Germain, prof de français, est déjà navré. L'impression va continuer plus tard avec les premières copies qui parlent de "pizzas et de portables". Les copies sauf une, celle de Claude. A travers ce premier récit, une rencontre s'établit entre ce jeune lycéen de 16 ans et son prof, incarné par un Luchini très juste dans la diction et toujours parfait en névrosé. Dans son nouveau film, Ozon retrouve quelque peu l'ambiance de son Swimming Pool de 2003 surfant sur l’ambiguïté de l'adolescence et ce jeu entre fiction et réalité. Est-ce que ces scènes ont bien lieu ou existent uniquement dans la tête de Claude Garcia ? Est-ce qu'un professeur peut à ce point manquer de lucidité ? Est-ce qu'un garçon de 16 ans peut être aussi intrusif, voyeur et manipulateur ? Sûrement. Claude, Germain, sa femme, qui essaie de maintenir l'illusion de sa gallerie d'art appartenant à une double Yolande Moreau, Esther, les Rapha père et fils sont désœuvrés. Qu'ils soient nul en maths ("Avec ton 18 et ton 16 tu as 14 de moyenne !" "Ah ouais ?"), malmenés par des Chinois, femme d'intérieur qui intériorise grâce au xanax, rêvant d'une vraie famille ou d'une carrière d'écrivain, chaque protagoniste est mal dans sa peau. On peut croire que c'est dans les moments difficiles que l'on crée le mieux. On aimerait presque que le jeune aille mieux et soit moins inspiré pour que le film soit un peu plus court. Mais, au fil des pages à grands carreaux, demeure la tension dramatique vers une fin qui peut en appeler d'autre. Donc, à suivre....


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