Rodrigo y Gabriela - Zenith Arena - Lille - 17/11/2012

C'est devant un Zénith en petite configuration que se présente Nick Mulvey dès 20h. S'accompagnant seulement de sa guitare, le musicien rappelle musicalement la folk hantée de José Gonzalez et physiquement assez Rodrigo même si lui vient de Londres. Après cette calme demi-heure (un peu épicée par son Cucurucu), la sono du Zénith va s'emballer. "C'est Tom Sawyer ma chérie" affirme un voisin chevelu. Et oui, l'entracte commence par le morceau de Rush ! Suivront Balls to the Walls d'Accept, Even Flow de Pearl Jam, Killing the Name de RATM.. On sait que Gabriela Quintero et Rodrigo Sanchez sont des metalheads mais quand dans la foulée résonne The Pot de Tool, on va comprendre que cette passion fait partie intégrante de leur show. Car c'est sur la partie finale de ce génial titre que la lumière s'éteint dans la salle. Seuls brillent des projecteurs rouges derrière un rideau blanc tiré devant la scène. Et c'est quand ce morceau, d'entrée en scène donc, se termine qu'apparaissent les deux protagonistes en ombre chinoise. Le rideau tombe soudainement sur le premier riff électro-acoustique de près de deux heures de show. Leur sourire est communicatif et d'entrée qu'est-ce que ça joue (Diablo Rojo) ! Puis, très vite, Rodrigo pose la guitare pour s'adresser à son public. Il nous explique que ces huit derniers mois, ils étaient accompagnés sur scène de musiciens pour interpréter la relecture cubaine de leurs titres. Mais que désormais ils sont de retour au duo (enfin presque, on verra) et vont présenter ce soir quelques nouveaux morceaux. Leur prochain album risque de faire parler de lui en 2013. On retrouve bien sûr leur jeu caractéristique mais avec davantage d'effets sur leur son de guitare et les percussions. Un doute est en tout cas levé d'entrée : le duo tient parfaitement la scène et le public sur cette musique instrumentale. Espérons qu'ils ne cèdent jamais aux sirènes du single chanté. Ils n'en ont pas besoin pour faire danser et chantonner les spectateurs sur leurs mélodies. 


Entre les compositions issues de tous leurs albums (beaucoup de 11:11), les deux artistes ont joué un titre un solo. Rodrigo dégaine le premier. Il s'amuse tout d'abord en jouant quelques notes de Sweet Child O Mine, Battery ou Master of Puppets. Puis, il s’assoit en commençant une mélodie proche du One de Metallica qui va évoluer vers un titre mélodique et aux intervalles plutôt complexes. Quel plaisir d'apprécier un concert sans protection auditive, au son parfait, limpide qui permet d'entendre clairement chaque nuance, ce bruit de doigts qui glisse sur les cordes, permettant de communier avec la musique du groupe. Puis, lors de ce solo, le guitariste apparaît soudainement sur l'écran de fond de scène. A partir de ce moment, on pourra voir leur jeu en grand, plusieurs images pouvant se confondre en noir et blanc. Des images d'une grande beauté s'appuyant entre autre sur des plans plongeant du haut du manche de guitare. La grande classe. Le solo de Gabriela jouera davantage sur les effets, presque Hendrixien. Quel joie de vivre cette Gabriela que ce soit en espagnol, anglais ou français dans le texte ! Sur toute la fin du set, c'est le claviériste Alex Wilson qui les accompagnera sur scène. Il s'est chargé des arrangements de leur dernier album "cubain" et donne une nouvelle couleur à leur concert. Beaucoup d'artistes pourraient prendre exemple sur ce concert. Rodrigo y Gabriela arrivent à maintenir, à élever même l'attention et la participation du public grâce à une certaine inventivité dans la scénographie, la communication avec l'audience. Comment peut-on ne pas taper des mains et des pieds à un de leur concert ? Après un dernier speech rappelant le besoin de paix dans le monde face aux événements se déroulant parallèlement à Gaza, l'apothéose se jouera, en rappel, sur un Tamacun terriblement festif. Sur les dernières notes et le salut, la sono balance For Those About To Rock ! Tool quand ils entrent en scène et AC/DC quand ils la quittent ! Une femme et un homme de goût. Et alors que certains se dirigent déjà vers la sortie, les voilà qui reviennent pour un second rappel ! Quand le "We Salute You" claque pour la seconde fois, Rodrigo y Gabriela quitte définitivement la scène, le sourire à s'en décrocher la mâchoire. Sur cette tournée française, ils vont marquer de nombreux esprits qui, espérons, se précipiteront sur leur nouvel album l'an prochain.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Metallica/Gojira - Stade de France - Saint Denis - 12/05/2012

Miam Miam

Sebastiao Salgado - Genesis - Natural History Museum - London