Skyfall

Quatre ans après Quantum of Solace, James Bond est de retour. Et ne perd pas une seconde pour se mettre en action. 50 ans après les débuts de la série, c'est l'excellent Sam Mendes qui tient la camera pour nous en mettre plein la vue d'entrée. On retrouve l'agent secret à Istanbul luttant (le mot est faible) pour empêcher que parte entre de mauvaises mains une liste identifiant des agents de l'Otan infiltrés dans des organisations terroristes. Course poursuite dans les rues, acrobatie en moto sur le Grand Bazar, face à Sainte Sophie, le cadre est impressionnant. Le rythme nous emporte jusqu'à la première chute du héros vers le sublime générique. La superstar britannique Adele chante le thème de ce nouveau volet sur des images d'une grande force esthétique. Quel début de film ! Le temps de reprendre son souffle pour se retrouver dans le cadre familier de Londres avec un MI6 remis en cause face à la nébuleuse terroriste. Même affaibli (un peu comme Bale dans le dernier Batman), Daniel 007 Craig va vite être de retour en scène : "Enjoying death. Reporting for duty". La grande force du film est la perfection des paysages mis en image. Westminster et la National Gallery pour Londres dont cette scène très pertinente face au tableau de Turner The Fighting Temeraire. Le peintre anglais y peignait au XIX le retour définitif au port d'un bateau à voile qui fit le succès de la Navy mais qui était dépassé par l'efficacité des bateaux à vapeur. Une belle métaphore dans le contexte du film. Le scenario nous amène à Shanghai et dans le quartier des affaires de Pudong, une scène du film nous fait parfaitement comprendre l'émergence de la verticalité de ses tours et ses lumières artificielles. Sublime ! Mendes arrive à mêler dans ce film ce qui caractérise le personnage : le muscle et la classe. Toujours quand il sirote son éternel martini blanc face à une éphémère James Bond Girl à Macao. Pour chaque film de la franchise, il y a un méchant. On le découvre dans un décor (encore) incroyable d'île abandonnée. Blondinet et à la dentition artificielle (quel visage quand il montre les conséquences de l'empoisonnement qu'il s'était infligé des années plus tôt), Silva est campé par le génial Javier Bardem. Si Daniel Craig avec ce film et Millenium peut prétendre au titre d'acteur de l'année, l'Espagnol peut être considéré comme le meilleur acteur.. tout court. Beaucoup plus causant que pour No Country For Old Men mais tout aussi malsain, il incarne parfaitement l'alter ego "evil" de Bond. Leur opposition, avec M. au cœur de l'histoire, va les mener jusqu'à.... Skyfall. "Someone is coming to kill us... but we're going to kill him first". Dans la dernière partie du film, on a rarement aussi bien filmé l'obscurité. La sombre campagne écossaise illuminée par les flammes du combat. Sans être forcément fan de l'agent 007, le spectateur abonde en superlatif, surtout impressionné, vous l'aurez compris, par la maestria de la réalisation. Si Mendes pourrait rempiler pour le prochain Bond 24..!


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