Foxfire

Laurent Cantet aime mettre en scène des adolescents. Après Entre les Murs, il nous transporte dans l'Amérique des années 50, original version, bien entendu. On suit pendant plus de deux heures un gang de lycéennes se proclamant Foxfire. Il adapte ainsi un roman. Celui-ci avait déjà été transposé au cinéma en 1996 avec Angelina Jolie dans le rôle principal, celui de "Legs" Sadovsky . C'était l'un de ses tous premiers films. Pour Raven Adamson, c'est tout simplement le premier. Le réalisateur renouvelle donc l'expérience de travailler avec des acteurs non professionnels. Si certains personnages manquent d'épaisseur traduisant l'amateurisme, ce n'est pas le cas de Raven. Il faut dire que le personnage de Legs ne manque pas de volume. Dans une Amérique enclin à la chasse aux sorcières anticommuniste, Legs est à contre courant. En colère contre une société qui ne lui a laissé qu'un père plutôt abject, elle mène son gang dans une lutte contre les brimades des hommes, contre le pouvoir de l'argent. On peut la trouver féministe, communiste, utopiste.. Mais aussi violente. Elle n'hésite pas à sortir l'arme blanche, perd les pédales, met ses amies dans le pétrin, manipule pour mieux servir sa cause. On trouve donc le principal intérêt de ce film dans les failles de Legs. Sinon, l’œuvre manque de consistance. La réalisation est plutôt quelconque, manque d'imagination. La photographie aurait pu être bien plus belle. Il n'aurait peut-être pas fallu voir ce film quelques jours après The Master. Forcément... On retiendra malgré tout la musique de Timber Timbre, groupe signé chez Arts and Crafts, from Toronto, où fut tourné en partie ce film.