Stedelijk Museum Amsterdam

Ça bouge pour Amsterdam en 2013. Les canaux fêtent leurs 400 ans. Le Rijksmuseum retrouve enfin sa pleine surface après dix ans de travaux. Sur la Museumplein, c'est aussi le Van Gogh qui fait peau neuve. Sa collection a été momentanément transférée au musée de l'Hermitage. 

C'est en septembre 2012 qu'avait également rouvert le Musée d'Art Moderne et Contemporain. Le Stedelijk était fermé depuis 2003 pour rénovation. Celle-ci fut efficace tellement le lieu, fondé en 1874, fait neuf et moderne. 

Un tour vers la collection permanente avant de s'attarder un peu sur l'événement de ce début d'année : la rétrospective Mike Kelley, artiste américain qui s'est suicidé en 2012. Dans ses salles consacrées à l'art moderne, le musée présente deux Van Gogh, offerts par la famille à l'établissement en gratitude de la protection de son œuvre pendant la Seconde Guerre mondiale. A côté du tableau Les Bêcheurs, on retrouve Augustine Roulin, envisagée au cœur d'un triptyque, encadrée de ses fameuses sunflowers et d'une cabine de pêcheurs d'Islande. 

Comme tout musée d'art moderne qui se respecte, on retrouve du Kandinsky, Malevitch, Mondrian, Chagall et Warhol fait comme souvent la différence avec ici son Bellevue II de 1963 du nom de l'hôpital où fut envoyée la victime apparaissant sur ce tableau.

Dans ces mêmes teintes, on retiendra le Less than Perfect de Baldessari mais aussi cette "high voltage painting" de Martial Raysse tout comme l'installation d'Edward Kienholz. On entre dans le Beanery, reconstitution surréaliste d'un bar de West Hollywood des années 60. 

Le directeur du Stedelijk Museum a donc rassemblé près de 200 travaux de Mike Kelley pour l'exposition temporaire événement de décembre dernier jusqu'au 1er avril. L'artiste a commencé son travail plastique, vidéo, sonore (il a travaillé avec Sonic Youth) dans les années 1970 se représentant la société états-unienne, politique, religion, droits civils, sexualité, minorités... Justement, à travers cette affiche qu'on croirait presque sortie d'un comic book, Kelley s'en prend à Bill Clinton, l'accusant de ne pas s'employer pour offrir une protection sociale à tous. Il se préoccupe de la santé de ses concitoyens et représente même poumons ou reins à l'arrière plan de ce tapis ondulé ci dessous (Comedy and Tragedy Lung, Kissing Kidneys). 

On ne s’intéressera pas à ses projections, animations hurlantes et flippantes (qui prouve que le monsieur était pas mal dérangé..) mais plutôt à sa mise en scène de grands hommes. Sa représentation de Lincoln au sein de son Sic Semper Tyrannis rappellerait presque une pochette de Ministry. Puis, on entre au compte goutte à travers son Wall of Fame : Pay For Your Pleasure.