The Place Beyond The Pines

L'histoire se déroule en 3 actes dans la ville américaine de Schenectady ce qui signifie en iroquois "l'endroit qui se trouve au delà des pins". C'est dans le cadre d'une fête foraine que l'on découvre fébrile, comme les mouvements de la caméra, Luke, interprété par Ryan Gosling. Celui sur qui le regard de toutes les femmes s'arrête, surtout depuis le carton Drive. On le retrouve toujours épris de vitesse mais cette fois-ci en motard cascadeur de foire et avec un look de bad boy des années 80 : tatouages cheap et t-shirt Metallica Ride The Lighting. Romina (la superbe et convaincante Eva Mendes, sa compagne à la vie) va à sa rencontre rappelant leur aventure d'il y a plus de .... 9 mois. Elle élève son enfant avec Kofi (l'acteur est actuellement dans la géniale série House of Cards) mais le retour de Luke dans sa vie ne peut se faire sans fracas. Ses qualités de motard vont le mener dans des mauvais coups pour qu'il puisse offrir ce qu'il peut à son fils Jason. Même si ce n'est pas l'acteur le plus expressif du circuit, on retrouve chez Ryan Gosling ce magnétisme presque animal, surtout quand il dépasse les limites. Et quand ses échappées folles ne le ramènent pas à l'abri au coeur de la forêt (de pins?), il peut croiser la route de Cross, flic plus ou moins droit dans ses bottes. Sans trop dévoiler l'histoire, l'arrivée pour ce rôle de Bradley Cooper coïncide avec la fin du premier acte. Nous sommes toujours à la fin des années 1980-début des années 1990 (le temps des jolies vestes de survet' faisant le bonheur de tout magasin vintage aujourd'hui). Pour son film, Derek Cianfrance réunit avec Gosling et Cooper les deux acteurs les plus hype du moment et ne les fait quasiment pas jouer ensemble. C'est osé mais le réalisateur a aussi tellement réussi son scénario que la critique est vaine. Bradley incarne un héros rongé par les doutes et les remords. Fils d'un notable de la ville, il tente de se racheter une conduite mais ce n'est que 15 ans plus tard, jusqu'au 3e acte des 50 dernières minutes du film que le suspense reste entier. L'idée lumineuse est alors de faire intervenir les deux fils de Luke et Cross qui ont le même âge. Le premier est un peu paumé mais inspire la sympathie. Le second est un fils à papa plutôt antipathique. Tout deux ne baissent en tout cas pas du tout le niveau du film, bien au contraire. Le transfert vers le fils est parfaitement réussi. Jason, devenu grand, comprend petit à petit d'où il vient et, au grand dam de sa mère, cherche à reproduire le schéma. Le mythe Gosling perdure même pendant son absence à l'écran. Jusqu'au bout, ce grand moment de cinéma entretient une dynamique, une ambiance mis en son par Mike Patton. Et oui, cherry on the cake, c'est Mike Patton au score. Souhaitons à l'artiste le même succès que Trent Reznor et au film la place qu'il mérite au panthéon des réussites de 2013 voire plus.

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