Grand Central

"On apporte de l'électricité aux gens" répond le grand Toni. Pas toujours, comme en témoigne le radio réveil clignotant  sur la table de nuit de Gilles. Ces deux personnages travaillent dans une centrale nucléaire et sont sans cesse exposés à  "la dose". Gilles (remarquablement interprété par Olivier Gourmet) doit former de nouvelles recrues. Gary en fait partie. Comme ses compagnons d'aventures, il n'a aucune qualification. Sans tout savoir sur son passé, on comprend qu'il n'est pas des plus honnêtes. Tahar Rahim, l'acteur de l'année avec ce film et Le Passé, a le chic pour jouer les types paumés, un peu dangereux mais surtout en danger. Ce film est à ce sujet un bon documentaire pour soutenir l'argumentaire des anti-nucléaires. On se demande comment EDF réagit, évoqué dans le film en opposition à eux "galériens". Pourtant, au lieu de lutte sociale pour améliorer les conditions de travail, les dialogues ne parlent que de solidarité et traduisent une grande fatalité. Aiguillées, d'après le générique, par un "conseiller nucléaire", Gaëlle Macé et Rebecca Zlotoswki nous montrent de façon très précise (et plutôt flippante) le travail de cette équipe dans la centrale. Gary tient un cahier vert où sont notés quotidiennement le taux d'irradiation. "0.8" et il a passé une bonne journée. "4.2" et il se lave, se relave comme si cela suffisait pour tout éviter la "déconta". Dans sa poche, sur le cœur, il a comme les autres travailleurs, un appareil qui mesure l'irradiation et s'emballe quand celle-ci est trop forte. Il pourrait, comme beaucoup, forcer les résultats pour être mis en zone verte ou en chômage technique. Mais non il préfère cacher les mauvais résultats pour sa santé et ainsi ne pas quitter les lieux et Karole. Léa Seydoux joue cette femme presque mariée à un homme qui ne peut lui donner d'enfants. Même si le nom de cette actrice est sur toutes les lèvres en cette rentrée, la consécration attendra. L'idée du film est originale, la photographie superbe mais l'intrigue est bien trop mince (et le dénouement maladroit) pour que ce Grand Central devienne le grand film qui lance sa carrière. Pourtant, celui-ci est loin de décevoir, insistant sur un vrai sujet de société. En sortant de la salle, on aurait envie qu'une jolie brise estivale nous donne de l'air et fasse tourner, tourner des éoliennes.


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