Art et Guerre : 2001-2012, peinture d'histoire et modernité - Rendez-vous de l'histoire de Blois - 11/10/2013

Au Café le Fluxus de la la Fondation du Doute, nous retrouvons l'historienne de l'art Anne Bernou, l'artiste Stéphane Pencréac'h et Raphaël Sachsenberg, historien de l'art et directeur adjoint de la Galerie Daniel Templon située à deux pas de Beaubourg. A travers une longue liste de tableaux, Anne Bernou a, une heure durant, voulu nous faire découvrir des tableaux d'artistes contemporains associés à la peinture d'histoire. En introduction, elle revient tout d'abord sur des grands classiques aux sujets historiques : la mosaïque d'Alexandre représentant la victoire de Gaugamèles, Victoire de Josué sur les Amalécites de Poussin. Elle rappelle ensuite le tournant initié par Goya focalisant la représentation sur les civils. Bien sûr, on évoque Guernica ou Massacre en Corée de Picasso. Ce dernier tableau renvoie à Tres de Mayo de Goya et L'exécution de Maximilien par Manet.

 

 

Anne Bernou s'intéresse ensuite au travail de Stéphane Pencréach' qui est assis à sa gauche. On aurait aimé que l'artiste commente ses œuvres, raconte son parcours. Ce manque d'interaction pendant la 1ere heure est regrettable et on se demande même à quoi peut bien penser l'artiste au regard fuyant. Il vient de réaliser un quadriptyque appelé Printemps arabe et Révolutions : Tombouctou, Tunis, Tripoli et Le Caire. Il les commenta brièvement durant la seconde partie de la conférence. Ces œuvres monumentales (195x780) ont fait l'objet d'un article du Monde en mai mais c'était la première fois que le projet complet était projeté. Anne Bernou a choisi de comparer ce travail encore peu connu à deux autres artistes : Ronald Ophuis et Assam Smati. Le peintre néerlandais est spécialiste de la représentation de l'histoire contemporaine, celle des génocides : Srebrenica 2 ou Gacaca, 4 Hutu prisoners during their trial, Rwanda 2004. Pour le premier, ci dessous, l'artiste a employé des figurants pour incarner la scène avant de la peindre. Ophuis est coutumier du fait, s'appuyant sur des modèles dans son atelier.

Peu inspirés par des scènes de guerre moins médiatisées, il réalisa quelques vanités pour les guerre en Irak et Afghanistan.

Enfin, Raphaël Sachsenberg peut s'exprime à propos de la scène artistique allemande, sa spécialité. Il rappela que le sentiment de culpabilité a toujours été présent dans les œuvres des références que sont Richter, Kiefer ou Baselitz. Un artiste comme Jonathan Meese use de provocation sur le thème du IIIe Reich alors que la belle Oda Jaune peut parfois s'introduire dans la sphère de la peinture d'histoire à propos de la Guerre du Vietnam ou du 11/09.