Through The Never

Le Mega CGR de Saint Saturnin a tout de la tristesse d'une zone périurbaine. Mais ce cinéma ne serait-il pas malgré tout un des repères rock n' roll du Mans Métropole ? Après avoir diffusé le Flight 666 d'Iron Maiden, Pop Redemption, le "film" de Metallica est à l'affiche en 3D. Le projet est l'occasion de découvrir de façon exceptionnelle leur concert de Vancouver reprenant de grands classiques et surtout l'arsenal complet de leurs effets de scène. Pour leur ouvrir les portes du 7e art cher à Lars Ulrich, fut imaginée une histoire accompagnant le show. Le jeune Trip doit parcourir la ville pendant le concert pour ramener un objet dont le groupe a besoin. Il se trouve confronté à un chaos urbain que l'on peut croire issu de son imagination. L'image furtive de la pilule qu'il gobe au début de son périple n'est d'ailleurs franchement pas nécessaire. Par contre, certaines scènes apportent (en 3D) une véritable valeur ajoutée : les coups de matraques sur les boucliers de CRS rythmant l'intro de Wherever I May Roam, le braveheart qui suit permettant de faire abstraction de Cyanide, la galerie de pendus sur ...And Justice For All. Sinon le spectacle est surtout dans la salle de concerts. L'effet 3D permet d'être au plus près des musiciens. Cela change radicalement de l'impression plus que mitigée de leur dernier concert au Stade de France. Metallica n'a jamais été aussi bon qu'avec une configuration indoor de scène centrale. Et surtout quand les potentialités de celle-ci sont exploitées à 200%. Les caméras plongent au dessus des écrans pavant le sol sur 60 mètres de long et 20 mètres de large où se répand une large flaque de sang. Les morceaux sont parfaitement mis en scène. Pour Ride The Lightning, la chaise du condamné (présent, lui, sur les écrans) descend au dessus des musiciens. De véritables éclairs frappent celle-ci. L'intro de One n'a jamais été aussi guerrière. La statue Lady Justice est montée sur scène avant de s'écrouler. Des croix poussent autour des Horsemen pendant Master of Puppets. Des rampes de lights s'écroulent à la fin d'Enter Sandman comme sur la tournée Load. Par contre, le final de ces concerts semblait dans mon souvenir plus intimiste. On ne croit pas trop à l'accident.. Encore une fois, Metallica a bien fait de faire carrière dans la musique plutôt que dans le cinéma. L'intérêt du live en différé est aussi de proposer une interprétation bien plus propre, au son monumental. Dans un film à l'ambiance S.F., voire jeu vidéo, les musiciens restent les véritables héros. Dans ce contexte customisé, Lars Ulrich est un véritable gladiateur. S'il y en a un qui ne triche pas c'est bien James Hetfield toujours parfait. Les fans, très présents physiquement dans le montage, lèvent le pouce jusqu'à un Hit The Lights définitif ! Quel plaisir de ne pas terminer le set sur la rengaine Seek and Destroy, les ballons, l'ambiance kermesse. Et attention à ne pas quitter trop vite son siège, la version showcase d'Orion est d'une grande classe. Même si le film n'est pas un succès au box office (3 millions de recettes aux Etats-Unis pour 14 millions d'investissement), il a le mérite de mettre Metallica en valeur et (rêvons!...) d'inspirer le groupe vers de nouveaux classiques.


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