Muse - Live at Rome Olympic Stadium - CGR cinéma

A l'occasion du film de Metallica, un billet le rappelait ici : le Mega CGR de Saint Saturnin ne serait-il pas devenu un des meilleurs bastions rock n' roll de l'agglomération mancelle ? Ce jeudi 7 novembre, il accueille en avant-première la diffusion du nouveau dvd live de MUSE enregistré début juillet au stade olympique de Rome. Le même week-end que le Hellfest, le groupe britannique avait triomphé sur deux dates au Stade de France. Mais c'est donc un triomphe ... romain que Muse a choisi d'immortaliser pour une tournée qui se poursuit en Amérique (avec un petit détour aux Emirats Arabes Unis). Il faut rappeler que Matthew Bellamy a vécu quelques années près du lac de Côme avant de se séparer de Gaia Pollini, psychologue italienne. Il peut donc facilement mettre le public romain dans sa poche avec quelques exclamations dans la langue de Dante. La frange le plus pointue des fans de Muse n'avait que peu apprécié le dernier album du groupe, nostalgique du son d'Absolution. Mais finalement peu importe, Muse s'adresse au grand public qui s'amuse follement sur les images de ce concert. 350 personnes d'une audience très familiale se réunissent d'ailleurs cette soirée au cinéma. Tout le monde ne s'attendait peut-être pas à une telle puissance de feu.

 

Les protections auditives auraient presque été de rigueur, surtout quand le son se met légèrement à cracher face à la disto-effets voix de Plug in Baby. Muse présente ce nouveau disque comme une prouesse technologique tournée en 4K Ultra High Definition. Pas sûr que cette grande salle de cinéma rend parfaitement hommage à ces critères mais on s'en prend quand même plein les yeux et les oreilles. Au delà de la technologie, c'est surtout l'imagination au service de l’œuvre qui nous marque. Il y a des caméras absolument partout dans la stade et au dessus de la foule mais le cerveau humain fut bien utile pour choisir au montage des angles idéaux pour nous immerger dans la performance. Et surtout, la mise en scène est bien plus importante que la précédente tournée (ici). L'écran super géant de fond de scène offre moult animations numériques adaptées aux morceaux : des avatars de Barack Obama, du Pape ou d'Angela Merkel se trémoussent sur Panic Station, les musiciens se clonent à l'envie sur un Uprising rouge sang. L'image devient noire et blanche, l'écran se divise pour mettre en scène deux acteurs suppôts du capitalisme sur Animals et Feeling Good. Ceux-ci arrivent vraiment sur scène pour y mourir : le premier se noie dans un torrent de billets de banque, la seconde s'étouffe de gorgées d'essence. 


Et sous la scène qui dispose d'une longue avancée dans le public, il y a une une vie qui permet de faire apparaître, disparaître tous les artifices. Il y a aussi une mort avec les deux acteurs décédés qui reçoivent les condoléances de Matthew Bellamy pendant Undisclosed Desires. Le groupe joue à fond de la proximité avec le public. Pendant ce morceau, le frontman tape des mains dans la fosse, suivi par la caméra. Le bassiste joua plutôt au cœur de l'assistance l'intro "enniomorricenne" de Knights of Cydonia devant le cadavre du grand patron. Tout le groupe sur l'avant scène interprète aussi Guiding Light avec une danseuse qui sort (rappelant la tournée précédente) d'une ampoule géante en plastique. 


Matthew communie aussi avec ses fans au piano sur Explorers ou s'amuse face caméra de ses lunettes high tech sur un Madness bien plus sympa en live, avec ses instruments de l'espace. Même si Muse dispose d'un musicien additionnel bien utile et de beaucoup d'effets de scène, il n'en reste pas moins un des rares groupes au monde à mettre des stades en transe grâce à un chapelet de tubes et une maîtrise technique époustouflante. A la basse, Christopher Wolstenholme assure aussi à fond au chant, soutenant un Matthew Bellamy en extraterrestre avec qui on irait boire des bières, se marrer et parler zik'. Et comme toujours, Dominic Howard est monumental à la batterie. On en aurait bien repris un peu plus longtemps. Ce soir-là, Map of the Problematique, Stockholm Syndrome avaient été joués sans terminer sur le dvd. A côté des nouveaux morceaux qui passent super bien le test de la scène et des autres précédemment cités, Hysteria, Supermassive Black Hole et surtout Time is Running Out font office de tubes absolus. Starlight clotûre la fête dans une ambiance incroyable. La prochaine tournée ne sera pas à rater !


Photos : Hans Peter Van Velthoven, muse.mu

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