Palmarès 2013

Paris, Allonnes, Hoofddorp, Le Mans, Caen, Brighton, Clisson, Monts, Les Sables d'Olonne, London, Rennes, Joué-lès-Tours.. Sans grandes expéditions, Band Meeting s'est malgré tout pas mal promené en 2013 pour voir en live les sensations de l'année. Après des heures et des heures d'écoute (playlist Spotify) et des kilomètres parcourus, c'est THE GATHERING que nous célébrons. Le groupe a publié fin 2012 un de ses meilleurs albums : Disclosure. Lors de la tournée de février aux Pays Bas (ici), les musiciens nous faisaient découvrir leurs nouvelles créations : Paper Waves, Meltdown ou Heroes for Ghosts... A la fin du set, une seule idée en tête : les revoir rapidement! Lors de la tournée française de l'automne (ici), le groupe maîtrisait encore plus leur setlist alternant nouveaux titres et grands classiques avec une Silje libérée. Arrangements soignés, interprétation idéale, mélodies mémorables, grande sympathie. Pour toutes ces raisons, The Gathering mérite la première place du Palmarès 2013.


Sinon, en 2013, DAVID BOWIE is.... back. Au tout début de l'année, arrivait de nulle part Where are we now ?, dix ans après Reality. Triste, mélancolique, nostalgique de sa période berlinoise, le titre n'impressionne pas plus que ça mais la grande nouvelle est la sortie d'un nouvel album The Next Day. Les fans sont vite rassurés par le second single The Stars (Are Out Tonight) avec le featuring de l'excellente Tilda Swinton pour la vidéo. Et surtout, on se précipite pour prendre des billets Eurostar afin de découvrir et incroyablement apprécier son exposition rétrospective qui lui a rendu hommage au Victoria and Albert Museum de Londres (ici). 


Cet événement a permis de se replonger dans la géniale carrière de son monstre de créativité. On ressent également bien le patrimoine de Bowie dans un nouvel album aux morceaux efficaces et variés. En 2013, comme son compatriote PAUL McCARTNEY (qui a publié le très frais New), le musicien anglais est en grande forme artistique. Même s'il n'y a toujours pas concerts annoncés, David Bowie occupe bien la scène avec des clips régulièrement diffusés et bien arty (Love is Lost remixé par James Murphy de LCD (ici)), des publicités Vuitton à l'ambiance vénitienne (ici), une expo désormais itinérante et à Paris en 2015. Il trouva même le temps d'assurer quelques chœurs sur le nouvel album événement d'ARCADE FIRE avec qui il avait fait une de ses dernières apparitions live.

Très attendu après un excellent The Suburbs, les Canadiens frappent d'abord les murs des capitales du logo intriguant de leur nouvel album Reflektor puis diffusent leur longue et épique vidéo du titre qui donne le nom à l'album. Le français est de retour et hante ce single finalement bien progressif. Des dates ciblées accompagnent le marathon de promo. Arcade Fire marque son territoire avant de sillonner la planète en 2014. Pour ce qui est de l'album, on retrouve la patte de James Murphy à la production ce qui leur permet de varier les plaisirs. Même si les mélodies pop sont toujours aussi belles (Awful Sound), les musiciens veulent surtout nous faire danser avec une touche presque world music. Ils apportent un peu de chaleur de leur froid canadien quitte à porter des masques dignes de catcheurs mexicains pas toujours très heureux. En effet, parfois maniérés, ils vont jusqu'au bout de leur démarche. On ne peut pas leur en vouloir même si un simple album aurait peut-être été encore plus irrésistible. La scène canadienne se porte remarquablement bien. Le label ARTS & CRAFTS a fêté son 10e anniversaire avec une superbe compilation et un festival qui a ravi les musiciens et les responsables du label. Moby les a rejoint. FEIST et TIMBER TIMBRE illuminent l'album de reprises de Peter Gabriel. Et surtout, c'est de Toronto qu'est venue une des révélations de l'année : THE DARCYS. Leur 3e album Warring est une petite merveille d'art rock avec ses ambiances proche de l'indie et cette voix haute perchée. Même si on retrouve cette classe dans un groupe issu de la scène progressive avec LEPROUS (et son superbe album Coal, à tous points de vue), c'est surtout des artistes plus indépendants et grand public qui nous emballé par le subtilité de leurs mélodies. A ce jeu, ce cher Mark Oliver Everett est au top !


Il y a encore des villes moyennes qui osent accueillir des groupes habitués aux scènes de capitales. Merci au Cargo de Caen d'avoir reçu les fabuleux EELS (ici). Dès le début de l'année, le groupe a publié un de ces meilleurs albums Wonderful Glorious, où l'on retrouve tout ce que l'on aime : une peu de rouille, de l'humour et surtout des mélodies imparables (The Turnaround). Comme certains ont pu le constater au Rock en Seine, il est bon de voir aujourd'hui des formations qui pensent à la mise en scène et au "scénario" de leur concert au delà d'une interprétation toujours parfaite. Moins rigolo mais aux arrangements plus subtils, JUNIP confirme tout le bien que l'on pensait d'eux avec leur second album. C'est dans un club du littoral anglais que l'on a pu croiser leur route (ici) et apprécier la plus belle voix de la scène indie folk, celle de José Gonzalez. On soulignera les beaux albums des Irlandais VILLAGERS et de la douce danoise AGNES OBEL. Pour ce qui est du rock, deux compères ont placé, grâce à un grand sens du songwriting, leurs albums respectifs en tête des ventes, du buzz et aussi leur groupe en tête d'affiche des plus belles salles : Alex Turner pour les ARCTIC MONKEYS et Josh Homme pour les QUEENS OF THE STONE AGE.


Dans un registre alternatif plus dur, tirons notre chapeau à Chino Moreno et ses collègues de DEFTONES et PALMS. Il ne faut surtout pas oublier à quel point les Deftones ont communié avec le public du Trianon (ici) au tout début de l'année. Ne se contentant pas d'écrire des hymnes avec son groupe principal, Chino rallie les musiciens d'Isis pour le très réussi premier album de Palms, sorti sur le label de Mike Patton, Ipecac. Et en février prochain, sort le premier LP de Crosses, déjà auteur de deux E.P. brillants. Quelques semaines avant la date des Deftones, CLUTCH avait lancé l'année de façon impressionnante à la Maroquinerie (ici). Quelques semaines plus tard, l'album Earth Rocker confirmait ce sentiment. Le groupe a épuré sa musique pour n'en garder que la moelle. Malheureusement, l'essai ne fut pas transformé en France. Après le décès du père de Neil Fallon, leader du groupe, la date du Hellfest fut annulée. Ce n'est que partie remise car Clutch revient dans la Valley en juin prochain. Et quelque soit la tête d'affiche de la main stage en même temps, il ne faudra pas les rater. Ce sera aussi le cas pour WALKING PAPERS. Cette nouvelle formation réunissant Duff McKagan, Barrett Martin, batteur des Screaming Trees et Mad Season et Jeff Angel, frontman charismatique, est à suivre de près. On aurait bien aimé voir à Clisson deux des groupes phares de la scène grunge : PEARL JAM et ALICE IN CHAINS. Le premier n'a pas annoncé de dates françaises pour son retour en Europe en juin prochain. C'est dommage car ce groupe incarne toujours la classe américaine avec son nouvel album Lightning Bolt. Alice in Chains privilégie aussi beaucoup les Etats-Unis depuis la sortie de leur second album avec William Duvall : The Devil Put Dinosaurs Here. Doté de morceaux tranchants comme du silex et d'autres plus lumineux, le groupe de Seattle enfonce le clou. Si Alice ne vient pas à toi, à Alice tu iras. A Londres début novembre, les musiciens ont vraiment donné envie de les revoir (ici). 


Dans un monde où TOOL ne sort pas d'albums, A PERFECT CIRCLE publie lui plusieurs albums live pour occuper le terrain et en l’occurrence Maynard James Keenan qui sort également un live de PUSCIFER. En 2011, A Perfect Circle avait interprété trois soirs de suite leur trois albums dans leur intégralité accompagnés d'une reprise d'Ashes to Ashes de Bowie et un mashup assez incroyable entre le Diary of a Madman d'Ozzy et Lovesong des Cure. Ces trois enregistrements plus le concert au fameux Red Rocks nous rappellent au combien APC est un groupe génial. Loin de faire l'unanimité mais remplissant pourtant stade après stade, MUSE impressionne lui sur son Live at Rome Olympic Stadium (ici). Plus confidentiel mais faisant toujours grosse impression en live, SKUNK ANANSIE a enregistré et sorti cette année un joli live acoustique. Mais il faut plutôt conseiller tout amateur de musique de ne pas les rater en live électrique. Au festival Terres de Son (ici), le groupe a conquis par son chapelet de tubes mais aussi bien sûr grâce au charisme de Skin. Qu'elle soit sur scène, sur ou dans la foule, elle est l'artiste parfaite en festival. 


Il y en a un autre de groupe qui a terriblement cartonné sur toutes les scènes de France cette année : MASS HYSTERIA. Au Mans (ici) et au Hellfest (ici), les Mass ont conquis les fans et les curieux : Mur de son, don de soi, bonne ambiance et hymnes d'une génération. A Clisson, les groupes français étaient à l'honneur. Le vendredi à 10h30, le public était déjà important sous la Valley pour la révélation de l'année from Limoges : 7 WEEKS. Puis, le dimanche, l'accès à la Warzone était bien bouchée quand on voulait revoir LE BAL DES ENRAGES. Pas si grave, on en avait déjà pris une dose de 3 heures à Allonnes en février (ici). Spéciale dédicace d'ailleurs à Stéphane Buriez, musicien du Bal, de Loudblast et aussi depuis quelques mois animateur dans Une Dose de Metal tous les jeudis soirs à 21h sur L'Enorme TV. Signalons quand même que l'on préférait vraiment plus les émissions du premier semestre où les groupes français étaient longuement interviewés et pouvaient jouer plusieurs titres live. En effet, du live de KLONE c'est beaucoup mieux qu'une interview et des clips d'Alter Bridge. Et on aurait pris du rab' de Mass Hysteria également.
 

A Clisson, le camion de la chaîne était garé pile en face de la Main Stage 1 atomisée par GOJIRA en juin dernier. Après la longue tournée triomphale de L'Enfant Sauvage, les Landais vont pouvoir renouveler leur énergie en vue de leur prochain album. Pour terminer sur les groupes français, un mot sur SHAKA PONK qui vient de sortir son Monkeys in Bercy. On les reverra à Nantes le 1er mars avant un nouvel album et une tournée des grandes salles à l'automne après celle des clubs au printemps. 2014 devrait être leur année. Et si l'an prochain, l'album le plus attendu serait celui d'un groupe de jazz instrumental. Aux Sables d'Olonne (ici), GUILLAUME PERRET & THE ELECTRIC EPIC s'est affirmé comme une véritable formation de fusion, au sens Faith No More, Fishbone du terme. Ils ont poussé les barrières des genres, soutenus par un Médéric Collignon survolté. Et saluons aussi la scène mancelle mise en lumière par la structure Starter (ici).


Au sein de la scène française, doit-on mentionner DAFT PUNK ? Son Random Access Memories s'est vendu comme des petits pains cette année s'appuyant sur un tube Get Lucky. Celui-ci repose sur l'écriture de Nile Rodgers (qui avait relancé la carrière de Bowie avec Let's Dance) et le charisme d'une des stars de l'année, Pharrell Williams. Les autres titres ont du mal à suivre le rythme. Leur dernier clip était une exclu BFMTV et les robots ont récemment fait les mannequins pour le magazine du Monde. Mouais... les musiciens ne devraient pas oublier que c'était par des concerts spectaculaires qu'ils avaient assis leur réputation. Enfin ce n'est pas bien grave vu que la nouvelle star de la French Touch est désormais THOMAS VDB, irrésistible sur scène (ici).

 
STROMAE va passer sa vie sur scène l'an prochain. Que l'on aime ou pas son album, on ne peut pas nier que Papaoutai fut le tube de l'été. L'artiste a un vrai don pour se mettre en scène. Sa communication très réussie participe à son succès. Restons dans le mainstream avec LADY GAGA qui vient de sortir Artpop. Oui Gaga fait de la pop. Personne n'a écrit autant de tubes potentiels ces dernières années. D'autant plus qu'elle les défend bec et ongle. Le 1er septembre, elle ouvrait le mois du Itunes festival par un show consacré entièrement à des nouveaux titres encore inconnus du public. Après Applause en éclaireur, son deuxième single Aura profitait de sa participation à Machete Kills (ici), l'un des films hype de l'année. Son talent de comédienne était aussi confirmé lors de se participation à Saturday Night Live. Puis, sa soirée Artrave de lancement de l'album nous faisait découvrir de nouveau ces titres, certains réarrangés depuis septembre comme Manicure (avec solo de Doug Aldrich) et Dope (produit par Rick Rubin). Oui Gaga fait de l'art. Même s'il doit suffire de mettre beaucoup d'argent pour convaincre Jeff Koons de réaliser une immense statue à son effigie pour la pochette de l'album, l'artiste suit les préceptes de Marina Abramovic. Gaga était aussi cet été sur les murs du Maxxi de Rome au sein d'une remarquable expo de Vezzoli (ici) et sur ceux du Louvre cet automne, actrice de scènes historiques revisitées par Bob Wilson. Et en 2014, la diva sera surtout sur les scènes nord américaines après avoir assuré les derniers concerts d'un Roseland Ballroom de NYC qui ferme ses portes.


Et bien il en aura fallu des caractères dans ce billet pour arriver au paragraphe 100% metaal..! Les temps changent. Et en 2013, une première depuis longtemps, il n'y aura pas eu de reports live d'un concert de MEGADETH. Pourtant, le groupe a sorti un nouvel album, Super Collider, avec de bonnes chansons. Mais, Mustaine préfère toujours remplir sa setlist de classiques au détriment de très rares nouveaux titres. Il a aussi capitalisé sur son passé en sortant le bluray de la tournée anniversaire Countdown to Extinction qui contrairement à celle consacrée à Rust in Peace n'est pas passée par l'Europe. Ses meilleurs ennemis de METALLICA ont eux aussi interprété une sorte de best of dans leur film Through the Never (ici) au succès tellement relatif qu'ils se sentent obligés de cachetonner au milieu des pingouins pour un concert en Antarctique sponsorisé par Coca Cola... L'année de ce style musical ne se résumerait presque plus qu'au Hellfest : les groupes qui y ont cartonné cette année, ceux qui joueront l'an prochain et ceux qu'on aurait aimé voir. Commençons par ceux là d'ailleurs. DEVIN TOWNSEND s'est rappelé à nos bons souvenirs sur le riche et ambitieux enregristrement live The Retinal Circus. Toutes les performances d'UGLY KID JOE par stream interposé donnaient aussi l'envie de taper du pied tout comme certains titres de leur nouvel E.P. Enfin, on aurait bien aimé apprécier en live les titres délicieusement vintage de SAHG. L'an prochain, en plus d'Iron Maiden, Aerosmith et Black Sabbath en tête d'affiche (ce dernier rattrapera sûrement largement la triste impression de leur effort studio), DEEP PURPLE devrait ramener aussi beaucoup de curieux, ne sachant d'ailleurs peut-être pas que le groupe a publié en 2013 un disque frais et efficace. Les anciens, Kiss et surtout ZZ TOP avaient très bien tenus leur rang cette année (ici). Dans ce festival, il y a des groupes que l'on découvrait ou que l'on espérait depuis des années et qui ont mis tout le monde d'accord. AMORPHIS a présenté son bon nouvel album avec un Tomi très charismatique au chant. PRONG aurait mérité un temps de jeu digne d'une tête d'affiche. Tommy Victor is the boss. Même si l'impression live est bien plus inégale, VOIVOD a interprété sur cette même scène des titres de leur très réussi nouvel album. Et KORN est venu, a vaincu et a sorti à la rentrée suivante un de ses meilleurs albums. 


En juin 2014, SOILWORK nous fera profiter de sa riche discographie dotée d'un récent double album. Sous la Valley, c'est UNCLE ACID AND THE DEADBEATS qui fut la révélation de l'édition 2013 dépassant les attentes d'un nouvel album studio très convaincant. Dans un style proche, on met une pièce sur KYLESA pour l'édition 2014. Le groupe pourra défendre le très bon Ultraviolet. Enfin, comment ne pas terminer par la confirmation number one de 2013 : les Norvégiens de AUDREY HORNE. Alors que c'est la lutte pour placer le plus de groupes de légende en gros sur les affiches de festival, qu'il est bon de savoir que des musiciens peuvent incarner le futur du style avec comme seul artifice de l'envie, du charisme, des sourires, un vrai sens de la mélodie et une interprétation irréprochable. Après une performance mémorable à Clisson (ici) et des dates de plus en plus fréquentes en clubs pour soutenir l'excellent Youngblood, le groupe est en train d'écrire leur prochain album. On a hâte !


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