Starter - Concert de Clôture - L'Oasis - Le Mans - 25/01/2014

En avril dernier, Starter, structure d'accompagnement de la scène sarthoise, organisait trois belles soirées musicales au Mans (ici). A l'issue de ces concerts, JR YELLAM, ACNE, QUADRUPEDE avaient été choisis pour être soutenu dans leurs projets. Après des résidences, des opportunités de concerts et moult conseils de professionnels, l'Oasis fête cette année de collaboration en les réunissant sur la même affiche ce doux samedi de janvier.


La veille, Acne était invité à Laval où se fêtait au 6par4 la clôture de la sixième année des Emergences, tremplin des musiques actuelles de Mayenne et sûrement un des modèles de Starter. Ses lauréats étaient plus orientés rock avec Mafeyaz, Garbage Island et Naevia mais aussi folk grâce à leur lauréat Throw Me Off The Bridge, qui dans le cadre de ce jumelage, ouvre la soirée mancelle. Derrière ce patronyme un poil dépressif se cachent un artiste solo et une guitare. Jeune homme de 23 ans, Quentin Sauvé est membre du groupe de post hardcore As We Draw . L'occasion de saluer le travail de son frère Amaury, membre également des Cult of Luna mayennais et dont le studio bénéficie d'une très bonne réputation (ici). Pour ce projet parallèle, Quentin ne donne pas dans le riff lourd ou le chant écorché. Celui-ci est toujours à vif mais hante plutôt une musique acoustique bien exécutée. C'est l'occasion de découvrir les titres de son premier album Everlasting Folks dont le joli vinyle trônait au merchandising.


Dans la salle des Saulnières en avril dernier, une petite scène avait été aménagée dans un angle de la fosse pour découvrir aux premières loges Quadrupède. Depuis, le duo a fait son chemin et a eu l'opportunité d'ouvrir pour Woodkid lors du festival Bebop. Les habitués de la musique du groupe (du Barouf au Lézard en passant par des festivals) sont toujours ravis de retrouver ces rythmes dingues et mélodies électroniques. Judoka me dirait-on. Mais oui Judoka qui s'est d'ailleurs signalé dans les tops de webzines spécialisés. La proximité des clubs créait un sentiment d'urgence que l'on peut perdre un peu à l'Oasis. Les spectateurs de cette soirée gratuite ne sont pas tous très au fait du shoegaze. S'ils saluent la performance, certains regrettent que les titres s'enchaînent de façon un peu (trop) répétitive. Un second E.P. est attendu cet été sur le label bruxellois Black Basset Records. Joseph et Damien vont d'ailleurs jouer le 6 février dans la capitale européenne et le 8 à Louvain. Pile entre les deux, une belle date est calée au très sympa Bistrot de St So, le bar de la Gare Saint Sauveur, haut lieu de la culture à Lille. A suivre.



L'ambiance change radicalement avec Jr Yellam. C'est intéressant de voir se succéder sur la même scène des groupes aux styles si différents et apprécier leur maîtrise respective du son. Avec ces légères percussions, cette caisse claire qui claque, ces lignes de basse qui ronronnent et ces effets de guitare, les six musiciens du Green & Fresh Band posent leur son reggae ou rub-a-dub. Yellam arrive en terrain conquis. 2013 fut une grande année pour le jeune homme avec le beau succès critique du premier album Turn up the Sound publié par le label Irie Ites.


On le sent aussi gonflé à bloc par son récent séjour d'un mois en Jamaïque. "Jr Yellam and the Green &  Fresh Band" apparaît comme le groupe le plus pro de la soirée. Très à l'aise sur scène, vocalement précis, le frontman communique avec des spectateurs qui peuvent aussi le voir pour la première fois. La setlist est rodée et équilibrée avec le plus mélodique Far From Home au cœur du concert. On sent les effets de scène bien bossés, voire même chorégraphiés. Certes, l'astuce de faire asseoir tout le monde et de les faire tous sauter en l'air au signal n'a pas franchement marché mais une fois debout les spectateurs continuent de secouer leurs fessiers. Jr Yellam a fait le (Full Time) job et lui, il a trouvé ça "mawwwd!"


On retrouve sur scène les structures métalliques soutenant les quatre lettres du groupe appelé à clore la 1ere édition de Starter. Clignotez moi un A. Clignotez moi un C. Clignotez moi un N. Clignotez moi un E. Ça peut d'ailleurs aussi marcher avec des cheerleaders. La batterie de Skouinch est en place et en face, les machines et synthés sont disposés pour libérer l'espace vers le public. Simon peut cette fois-ci accompagner ses boucles de pas de danse épileptiques du meilleur effet, s'amusant aussi d'effets stéréo bien sentis. Un jeu de scène tient parfois à peu de choses. Et c'est communicatif car le public répond bien présent, bien plus que ce jeudi d'avril. Sûrement la fièvre du samedi soir. En tout cas, si on est pas mal au thermomètre, le sonomètre doit être aussi bien perché. Ça envoie sévère mais peut-on faire autrement quand on porte un t-shirt des Ramones ? Un beau succès en attendant l'édition 2014.


Photos : Stéphane Duarte
Texte : Cyrille Blanchard

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