Shaka Ponk - Stereolux - Nantes - 01/03/2014

The White Pixel Ape (Smoking Isolate to Keep in Shape) sort le 17 mars prochain, moins de 3 ans après l'album qui leur a ouvert le sphère mainstream. Le 28 février 2014, les Shaka Ponk retrouvaient la scène qu'ils aiment tant à La Rochelle puis remontaient l'océan et empruntaient l'estuaire jusqu'à l’île de Nantes, "la máquina" et son Stereolux ce samedi 1er mars. Deux ans plus tôt, ils sillonnaient les routes de France (avec un passage à l'Oasis du Mans (ici)) pour mettre le public à genoux (désolé Frah pour le bon mot au souvenir heureux mais douloureux) jusqu'à Bercy, superbement illustré par leur récent dvd. Après les "petites" salles de ce premier semestre puis les "gros" festivals cet été (carton attendu aux Vieilles Charrues), nos villes ouvriront leurs arènes cet automne pour accueillir un groupe au zénith. Un public très varié va donc s'y précipiter. Des jeunes, des moins jeunes, des rockers, des hipsters, qui aiment danser, qui aiment headbanger, qui aiment bien porter des musiciens à bout de bras et bien sûr notre petit comité Band Meeting, pas né de la dernière pluie de décibels mais toujours avide de nouvelles émotions. Revenons donc en détail sur ces premières impressions de la Shaka cuvée 2014.


Leur nouvel album n'est pas encore sorti mais Shaka Ponk a préparé un nouveau set axé en grande partie sur les nouveaux morceaux. Après une intro jouée au violoncelle par un des leurs avatars numériques, Blacklisted déclenche les hostilités gros son en avant. Le spectacle s'annonce grandiose. Des structures reprenant les lettres du groupe délimitent une scène surélevée et surtout encadrent un écran (vraiment) géant où se projettent leurs films d'animation d'une qualité exceptionnelle. Les six musiciens sont en mode tuxedo blanc et bénéficient d'un mix remarquable. Le Stereolux est digne de confiance à ce sujet et on connaît le perfectionnisme des Shaka. Lors de la remise de la Victoire de la Musique du meilleur dvd il y a peu, Frah rappelait qu'ils avaient aussi reçu un an plus tôt celle du meilleur spectacle et que du coup il fallait qu'ils assurent pour le prochain. Les artistes, artisans de leur propre concept numérique et musical, ne sont pas du genre à se reposer sur leurs lauriers et offrent un show de 2 heures qui a du leur demander des heures et des heures de travail. Merci à eux de maintenir une billetterie bon marché dans ces conditions. Leur nouveau single Wanna Get Free avait reçu un accueil mitigé. Des commentaires se plaignaient d'un trop plein d'électronique, des voix trafiquées.. Mais le groupe n'en a cure et nous livre le morceau en terrain conquis. Le titre est bien plus pêchu sur scène mais de qui se soucier ? De quelques critiques amateurs sur Facebook ou des milliers de spectateurs qui vont jumper dessus dans les salles de France ? La réponse est vite faite. Nous découvrons donc en live un nouvel album très varié. On prévoit un carton pachydermique pour Story O' my LF qui a le potentiel d'un single radio au feeling très pop tout comme cette ode au surf ponctuée de "Come on! Come on!". Les sifflements de Altered Native Soul vont aussi dans ce sens. Sacrify a une vibe new wave (avec une relecture de Dot Coma sur l'écran, puissance 10) qui donne toute son importance au son créé par l'indispensable Steve aux claviers. On pense à AC/DC quand s'associent le riff binaire de C.C. et le chant écorché de Sam. Shaka Ponk maîtrise aussi très bien les codes de la musique metal, que ce soit dans la force de la section rythmique, la guitare 8 cordes aux riffs Deftones ou encore les zombies sur écran géant. Même si Frah n'hésite pas une seule seconde à sauter sur la foule consentante et cela à plusieurs reprises, sa tentative de circle pit n'a pas vraiment pris. Nous avons donc hâte de réécouter ces nouveaux morceaux mais le groupe a-t-il prévu de livrer des vidéoprojecteurs avec l'édition limitée de l'album ? Le groupe a tellement bossé pour créer un riche univers numérique à leur mascotte Goz et ses amis qu'il ne faudrait pas que la simple écoute à domicile puisse nous décevoir après la forte impression live. Par exemple, la battle de batterie entre Ion et son double primate prend désormais de telles proportions qu'il ne faudrait pas tomber dans la surenchère virtuelle au détriment de la création musicale. Restons convaincus du contraire.


Sinon, nous nous sommes déplacés pour Shaka Ponk car nous aimons les tubes des trois premiers albums. Parmi toutes ces nouveautés, arrivent vite dans la setlist les incontournables Twisted Minda, Shiza Radio. Le grand moment du concert pourrait bien être Sex Ball. Dans l'excellent documentaire qui accompagnait le dvd, on voit Sam confesser son admiration pour Skin de Skunk Anansie. L'élève rejoint la maîtresse sur ce brûlot irrésistible. Le groupe n'oublie pas d'être drôle : le groupe se freeze pendant qu'une vieille dame prend le temps de traverser l'écran avec son déambulateur. En terme d'émotion, Sam pourrait aussi sortir de son rôle de superwoman sexy pour exprimer sa fragilité et se rapprocher du Gimme Shelter de Bercy. Une piste à creuser mais elle courrait le risque de recevoir plus de déclarations d'amour que toutes les saisons de L'Amour est dans le Pré réunies. L'enchaînement en rappel de I'm Picky, Te Gusta Me et My Name is Stain est imparable. L'allusion à la "stain" de son pantalon est d'une grande classe.. mais c'est sûrement sur ce morceau que Frah "chante" le mieux, usant généralement d'effets et plutôt sous mixé. Nous aurons pas droit à Let's Bang, How We Kill Stars ou French Touch Puta Madre. Espérons que l'ultra préparation du set laisse une marge de manœuvre aux musiciens pour varier les morceaux et ne boudons pas notre plaisir de danser une dernière fois sur Morir Cantando, reprise (totalement méconnaissable) de Dalida. "Quand le rideau tombera, je veux qu'il tombe derrière moi" chantait-elle. Et bien il peut toujours tomber sur scène après ce dernier titre des Shaka, de toute façon Sam et Frah sont toujours en train de se faire porter par la foule et sûrement encore pour de très longues années.

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