Dee Hey Zee - Sweet Sixteen - W#L#K - L'Alambik! - Le Mans - 04/04/2014

Patientant devant l'Alambik!, nous découvrons un lieu bien accueillant. Les jeunes s'affairent pour l'organisation de la soirée sous l'autorité sympathique d'Etienne Kervella. Auteur de l'ouvrage Certifié(e)s Hip Hop, il nous présente avec passion les futures Connexions, rencontres hip hop au Mans du 25 au 30 avril célébrant les 40 ans de ce style musical : conférence d'Olivier Cachin suivi d'un concert du guitariste d'Hocus Pocus, block party sur le parking de la MJC et projection du film de Gondry sur le sujet aux Cinéastes parallèlement à de nombreux ateliers. Il est bon de rappeler l'investissement positif des éducateurs garants d'une politique culturelle active. Commençons donc par présenter le concert du soir qui a fédéré bon nombre de spectateurs d'horizons divers, celui de DEE HEY ZEE. On retrouve à ses côtés Dj Vince aux platines et Aqua Toffana au second mic'. Idéal pour nous présenter Breaking Bad, premier EP de l'artiste (en écoute ici). L'ambiance est posée comme la casquette sur le crâne de l'artiste. Le public peut à la fois lever les bras en rythme et découvrir attentivement des textes remarquablement écrits. En effet, "Il Crocodilo croque le dico", use de quelques anglicismes mais allie surtout les mots avec brio. On sent le trio très en place. Dj Vince est serein derrière le duo sûr de son flow. Quand Dee Hey Zee nous transporte sur une autoroute à double sens où on renverse son verre sur nos Converse, il en profite aussitôt pour nous rappeler à la réalité des sourires et des bons mots. On en perd donc pas une miette jusqu'à la dédicace samplée au regretté Lou Reed. L'artiste veut qu'on se quitte en bons termes et les "yes you can" résonnent en écho à un furtif Obama orignal version. Une belle découverte que ce set de Dee Hey Zee.


La soirée avait commencé avec SWEET SIXTEEN ce qui, non, ne correspond pas à l'âge des musiciens. En effet, le bassiste est jeune tout comme le batteur, très appliqué sur un répertoire qu'il interprète depuis peu mais Raphaël Froment et Laurent Duflos ne sont pas nés de la dernière pluie. Avec humour, ce dernier nous confie qu'il est le prochain sur la liste à laisser place à la relève. Un de leurs premiers titres ne s'appelait-il pas Teenage Years ? Ces derniers années, le groupe n'a pas perdu son temps avec un EP puis Absence, leur premier album. Bénéficiant d'une bonne presse (Les Inrocks), les musiciens ont aussi gagné leur place sur compilations et tremplins. Starter offre une nouvelle scène à leur indie pop plutôt calibrée. L'interprétation est tout à fait carrée et la voix survole des compositions efficaces. La plupart des spectateurs n'étaient par contre pas au courant de leur background. Une communication plus explicite n'aurait pas été superflue. Comme le témoigne la photo suivante, Raphaël peut aussi quitter son flegme.


Fin de soirée, des structures métalliques cernent la scène de l'Alambik!. Si W#L#K se prononce Walk Like Koala, celui-ci doit être diablement affamé quand on voit le regard noir de JB derrière ses futs. La stature de Yoann à la basse pourrait aussi nous faire penser que tout va se régler dans un cordial moshpit. Mais c'est mal connaître le pedigree de l'animal issu de la faune de nuits électro. W#L#K joue fort, très fort (# pianissimo) mais plutôt au service du dancefloor. Les machines sont ainsi très présentes dans le mix mais c'est finalement le duo basse-batterie qui, par leur place sur scène, attire les regards vers leur jeu dynamique. Yoann, emporté par le groove, ira d'ailleurs au plus près des fidèles vérifier que le plancher tremble bien en rythme. #sismicité !!


Texte : Cyrille Blanchard
Photos : Stéphane Duarte

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