Primavera Sound - Day -1 - Barcelona - 28/05/2014

Si le festival connaît cette année sa 14é édition, c'est depuis 2005 qu'il a élu domicile au Parc del Forum. Un an plus tôt, la ville y avait accueilli le Forum Universel des cultures. Le festival a hérité de ses infrastructures dont une immense plaque photovoltaïque presque extraterrestre et surtout d'un grand espace libre de bord de mer. Le site est facilement accessible en transport en commun. On peut se baigner, se dorer sur la plage de Barceloneta ou Poble Nou puis rejoindre le festival très rapidement. Le Primavera Sound 2014 commence le jeudi de l'Ascension mais il est possible d'assister à quelques warm-up shows dont celui du mercredi soir sur la scène ATP. Pour entrer, le port du bracelet est nécessaire et on nous confie également une carte dont le code-barre sera scanné chaque jour aux entrées et sorties. Passé le portique des lettres ondulantes, un panorama marin méditerranéen s'offre à nous. A gauche, la scène se prépare. A droite, les stands de restauration se chauffent. De nombreuses tables sont disposées sous une structure couverte. On découvre donc un festival calme et fonctionnel, impression qui s'est plus que confirmée les jours suivants.


Par contre, l'orage gronde sur Barcelone depuis la fin de l'après midi. Un temps tout à fait britannique pour accueillir TEMPLES. Leur premier album de brit rock 70's Sun Structures a bénéficié d'une excellente presse en ce début d'année. Il faut bien avouer que les mélodies de Shelter Song ou A Question Isn't Answered (sur notre playlist du 1er trimestre: ici) sont très efficaces. Le son est d'ailleurs excellent et on croirait écouter le disque. Le journaliste de Telerama avait d'ailleurs utilisé cet argument pour dénoncer le manque de dynamisme de leurs prestations live. A juger en vidéo grâce à Arte ici. C'est vrai que les musiciens sont plutôt statiques et font très jeunes même si Edward Bagshaw, chanteur guitariste a quand même 28 ans. Pourtant, on ne s'ennuie pas une minute et le face lunaire du frontman est assez drôle. "C'est sympa d'être venu aussi nombreux pour ce premier concert du Primavera, un jeudi soir!" dit-il un mercredi soir.. Bon par contre, la (très) forte averse a rendu la fin du set très chaotique. Les spectateurs se sont amassés sous le toit le plus proche. La scène est inondée et le concert suivant repoussé d'une demi-heure. Autour, les langues se délient en français dans le texte. Avec ce léger accent. En effet, dans une ambiance de stade de foot, les drapeaux belges sont sortis pour leur héros STROMAE.


Les musiciens sont placés en fond de scène derrière des structures scintillantes reprenant le symbole de la racine carrée. Lookés comme le maestro, ils reproduisent d'ailleurs tout à fait fidèlement les arrangements des morceaux. C'est par ailleurs assez dingue le succès que rencontre l'artiste quand l'on considère les formules assez simplistes de chaque morceau. Quand le set commence avec Ta Fête, on a droit à ce riff de synthé bien ostentatoire et des paroles qui tiennent sur une antisèche. Mais... ça marche à fond pour le public présent. On ne peut pas le nier. Stromae revient parfois vers l'espagnol ou l'anglais mais finalement c'est sûrement le français qui est le mieux compris. Il salue d'ailleurs ses compatriotes avec le V de la victoire sur Peace or Violence de son premier album Cheese. Ce fut d'ailleurs le seul morceau de ce disque avec bien entendu Alors On Danse auquel les spectateurs ont répondu par l'affirmative. Pour ce concert de 50 minutes, Stromae pioche aussi sur des titres de Racine Carrée non publiés en single comme Ave Cesaria, Moules Frites et Humain à l'eau qui me laissent personnellement plutôt perplexes. Par contre, il est indéniable que Stromae est un bien bon comédien et qu'il prend toute sa dimension sur scène. Pour Tous les Mêmes, on retrouve son personnage transgenre et la foule reprend à gorge déployée le "Yen a marre". A la fin d'un titre, il s'ouvre le col et sort la chemise du pantalon. Aux premières notes de piano, on comprend que s'annonce Formidable qui est vraiment son titre fort. Il incarne ce type bourré interpellant son entourage. Ses musiciens le ramassent à la fin de la chanson pendant que sonnent en boucle ces fameuses notes. Juste après Alors On Danse, il simule assez brillamment le retour backstage d'avant rappel. On le voit se diriger vers les coulisses avant de faire un retour en arrière au ralenti plutôt réussi. Bien sûr, Papaoutai cartonne bien (sans atteindre la dimension de Formidable) dans une ambiance de kermesse (même si cette fin rallongée façon zouk' n'est pas top). Est-ce que ce set atypique aurait eu sa place les autres jours au cœur du festival, rien n'est moins sûr (il est aussi en before au festival Beauregard) mais au moins ce fut l'occasion de voir le phénomène. A revoir chez soi ici. Après lui, sur scène, Sky Ferreira cumula absence de voix, de présence, son horrible dopé aux basses et attitude faussement désinvolte.. Rideau. Les choses sérieuses commencent le lendemain.


Photos (groupes) : Dani Canto (primaverasound.es)
Texte, photos, courtes vidéos : Cyrille Blanchard

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