Julien Doré - Festival de Poupet - Saint Malo du Bois - 20/07/2014

On a toujours bien aimé ici Julien Doré. De ses reprises de Moi Lolita ou You Really Got Me pour l'émission Nouvelle Star jusqu'à son rôle de chanteur de black metal au Hellfest dans Pop Redemption. On avait juste trouvé que l'artiste s'était un peu perdu pour son second album Bichon. Trop de décalage tue parfois le décalage et avec son nouvel album Julien Doré est revenu aux fondamentaux de la chanson. LØVE cartonne depuis des mois grâce à des mélodies très efficaces, écrites avec précision. Cet album triomphe grâce au talent de mélodiste de Julien Doré mais aussi car c'est le fruit d'un vrai travail collectif. L'apport de Baptiste Homo et Darko Fitzgerald ces semaines passées aux Studio de la Fabrique à Saint-Rémy-de-Provence eut toute son importance. Le nom de ce studio n'est d'ailleurs pas anodin quand on connaît le background arty de Julien Doré qui, entouré de ses potes, a fait naître une véritable émulation artistique. Rapidement dans le set et régulièrement au fil de son concert, Julien Doré met à l'honneur les six musiciens qui l'accompagnent. 


Si Stromae a eu les honneurs d'une foule de 25 000 fans au Château voisin, Placebo, Yodelice, Vanessa Paradis, FFF, Detroit, Patrick Sebastien (!!) et bien d'autres se sont succédés ces derniers jours sur la scène de ce petit paradis de musique live qu'est le théâtre de verdure du Festival de Poupet. La proximité est assez bluffante et le son très bon. Les enceintes poussent même dans les arbres pour diffuser sur l'ensemble de ce site très convivial et accessible. Julien Doré arrive potentiellement en terrain conquis et charme tranquillement les spectateurs avec Viborg, Hôtel Thérèse, Chou Wasabi et London nous aime. Ce n'est pas encore la grosse ambiance mais les paroles se lisent sur les lèvres pendant ces préliminaires bien interprétés. On apprécie la mise en lumière, clair obscur enfumé autour des musiciens et des lettres scintillantes du titre de l'album particulièrement à la fête ce soir. 


Pourtant, les corps commencent à se démener sur Kiss Me Forever. C'est fou comme le public de Poupet répond au quart de tour sur la chorégraphie du titre puis guinche sur Les Limites au rythme "banjo" plutôt festif. Puis il suffit de deux notes pour que le concert bascule. Celles qui donnent le ton à Paris-Seychelles, le tube de Julien Doré. On lui souhaite bien du courage et surtout beaucoup d'inspiration pour nous offrir dans quelques temps un single de cette trempe. La mise en scène est parfaitement rodée. Au milieu du titre, il fend la foule pour rejoindre les gradins et atterrir sur le toit de la régie. Dans le cadre de Poupet, l'impression est vraiment chouette. Il en profite pour faire exploser quelques canons à confettis avant de rejoindre la scène. On avait cru à un moment à une version courte du titre avant que le public, très participatif, s'empare des "woooooh ooooh". Comme pour Stromae, un tube tient vraiment à peu de choses parfois. Deux notes suffisent. L'autre single On attendra l'hiver n'a pas eu le même succès public malgré la qualité de composition et cette belle voix hantée. "Pour s'écrire qu'on se manque". D'autres vont terriblement manquer au spectacle vivant ce sont les intermittents si la roue effrénée des réformes ne passe pas par la case concertation. Dans un long speech, sûrement répété tous les soirs mais qui résonne d’honnêteté, Julien Doré nous transmet son émotion d'être sur scène face à nous, avec nous plutôt et rend hommage aux bénévoles du festival et aux intermittents "qui se lèvent bien plus tôt que moi". Il a vraiment tout du mec sympa Julien Doré. 


"Ce soir je vous quitte" sont les mots répétés de Corbeau Blanc qui clôt le set. On apprécie sur ce titre le pedigree des musiciens qui n'hésitent pas à franchir le mur du post rock, guitares en avant et effets de voix. Un final électrique! Le groupe revient dans un atmosphère bien plus calme. Ses écarts d'ambiance témoignent de la richesse d'un groupe auquel il faut ajouter Arman Méliès. Le garçon fut le guitariste de Julien Doré à ses débuts puis participa à l'écriture de certains titres de ses albums. Le musicien avait été aussi à l'origine de deux morceaux du Bleu Pétrole de Bashung et a un projet avec Darko Fitzgerald appelé, ça ne s'invente pas, Basquiat's Black Kingdom dont deux titres sur la B.O. de Pop Redemption. Arman Méliès est l'auteur compositeur de Mon Apache, superbe morceau sur lequel Julien Doré est un interprète inspiré. En rappel, à Poupet, à la tombée de la nuit, la magie opère. On vous conseille aussi de prêter une oreille attentive au single d'Arman Méliès Mon plus bel incendie au clip bien mortel ici. A la fin du titre, les musiciens saluent le public qui ne cesse d'applaudir. Puis, celui-ci entonne spontanément ces fameuses notes de Paris-Seychelles, tatouage musical de l'artiste. Julien Doré fait semblant de sortir de scène puis s'arrête pour rejoindre son clavier tout en haut du plateau. De Poupet, nous prenons à nouveau la ligne directe Paris-Seychelles en mode piano-voix. Les voix sont plurielles pour accompagner Julien Doré avant que le groupe rejoigne la scène et puisse ainsi conclure cette belle soirée.

Photos : Festival de Poupet

Commentaires

  1. Voila enfin un article digne de ce nom...mettant en avant la précision du set...rodé ( des fois un peu trop a mon grand regret) et l appui de musiciens talentueux. ...melies et darko
    .. on aimerait tant les entendre comme a la fin de corbeau blanc...libérant les chevaux!!! Merci a eux et vivement leurs projets perso (on attend) stef

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