Villa Ocupada

L'an passé, Band Meeting avait raté la Tour 13, cet immeuble parisien investi par les street artists avant démolition. Et bien cet été, dans le cadre du Voyage à Nantes, nous ne ratons pas une immersion dans la Villa Ocupada. En 2015, ce bâtiment de la Mutualité va être rasé pour laisser place à des logements sociaux. Pick Up Production n'allait pas laisser disparaître ce monument de l'histoire sociale de la ville sans rien faire. Dix-huit artistes ont investi les lieux dans la tradition du muralisme latino américain. A l'extérieur, on s'attarde sur la catchline qui domine la façade : "plutôt squater des musées que museifier des squats". A l'intérieur, l'expérience est détonnante.


BASTARDILLA est colombienne. NAF est péruvien. SEIMEIK également. Sous la coordination de KAZY USCLEF, ils ont transformé les premières salles. Une salle de projection est adjacente et nous montre des expériences solidaires autour de cette pratique à Sao Paulo et Panama. "Somos Luz" peut-on lire sur la façade d'un immeuble. Ne pas subir mais vivre et être fort grâce aux initiatives de la communauté. DERLON est brésilien mais l'art est un langage universel et se marie si bien avec le style du Nantais JIEM dans notre chemin vers le second étage. 




Il n'y a pas non plus de frontières pour le surréalisme. On ne sait pas si tous les collègues de bureau de la Mutualité s'entendaient bien mais en tout cas les oeuvres cohabitent à merveille entre celles de la Mexicaine FUSCA et la formidable fresque du Rennais MIOSHE truffée de détails.







Le matériau change d'une salle à l'autre. On quitte la peinture pour le ciment. 3TTMAN nous transporte dans un temple incertain où les divinités sont plutôt souriantes. La Brésilienne FEFE TALAVERA a elle fait naître des portraits beaucoup plus inquiétants sur les fenêtre de l'édifice. Cela nous rappelle le travail de Mario Duplantier, éminent batteur de Gojira. Fefe mène aussi une carrière musicale sous le nom de Lil Monsta.



Apparemment, tout n'a pas été mis dans des cartons à la fermeture de la Mutualité. Ou alors c'est l'Espagnol PELUCAS qui a vidé les siens pour former quelques installations. Mais c'est surtout les mille détails des fresques murales qui impressionnent. Abstrait ou figuratif, il nous prouve également que Dali a bien des héritiers. Le travail d'Hervé di Rosa n'est pas loin non plus.








Il est conseillé de commencer la visite par le second étage puis descendre vers le premier. L'artiste nantais JERONIMO en a profité pour nous accompagner dans cet escalier un brin désaffecté. Cette fois-ci, ce sont des collages monumentaux qui dominent.




Plus loin, KAZY associe plusieurs matériaux pour former un patchwork dont les découpes assemblées tracent les contours d'un homme à chapeau ou d'un loup dans cette casa aux fenêtres barricadées. 





Dans le dédale de cette villa, on pense avoir vu le plus beau, le plus impressionnant mais le scénario est insoutenable, nous réservant les plus grandes surprises jusqu'au bout. L'artiste espagnole OKUDA nous bluffe littéralement par son utilisation de la laine et son travail sur les couleurs. Puis, on repousse un rideau de papier pour entrer dans l'univers très latino de la Nantaise KATJASTROPH. Enfin, last but not least, l'Argentin EVER nous plonge dans une ambiance rouge comme le Petit Livre de Mao. Entre le capitalisme de Coca Cola et la faucille communiste, on pourrait jouer au ping pong. REMARQUABLE.








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