Shoreditch Street Art Tour - London

Shoreditch est devenu le quartier branché de Londres, plus que Camden aujourd'hui. C'est aussi un musée à ciel ouvert, l'épicentre du Street Art. Suivons donc Emiliano, guide de la galerie Howard Griffin à travers les rues de ce quartier. Quand on évoque le Street Art, le néophyte va d'abord parler de BANKSY. L'artiste est bien sûr le plus célèbre depuis sa planque de Bristol mais n'est pas particulièrement apprécié à Londres. On ne va croiser qu'un seul de ses pochoirs à l'angle de Great Eastern Street, sous plexiglas. Ici, son "meilleur ennemi" est ROBBO, décédé le 31 juillet dernier et les hommages à ce dernier ont fleuri sur les murs de la capitale.

La visite commence à la station de métro Old Street et déjà il y a quelques curiosités. A Londres, cette discipline artistique n'est pas condamnée et nous allons le voir, même encouragée. Ce premier tableau est apparu sur un mur de building à caractère historique. 

Mais le Street Art ne renvoie pas qu'à des graffitis. Tout près, XYLO a placé ses petits personnages animaliers. Son tag est juste à côté.

Nous continuons vers le mur peint par BEN EINE, lui aussi basé à Londres. Il faut dire que l'artiste est un ancien comptable pour une firme située dans la City. Et du jour au lendemain, il a tout lâché pour se lancer dans l'art. Emiliano nous confie qu'il s'est aussi tatoué les deux bras pour être sûr qu'on ne le rembauche pas. Il faut dire que maintenant il connaît le succès. On lui a commandé un cadeau pour Obama et a aussi bossé pour une œuvre d'envergure à Whitechapel.

Nous nous déplaçons vers le Red Market dont les murs environnants sont tapissés par les travaux des pointures du style. On reconnaît facilement ROES (from Hong Kong) dont les personnages ont toujours une poule sur la tête.

Juste au dessus, on découvre une mosaïque du Français INVADER qui avait fait des émules dans toutes les tours de bureaux il y a quelques années. 

Emiliano est juste devant un SENNA. Alex de son prénom est un artiste brésilien. Il cohabite avec le Belge ROA qui ne dessine que des animaux souvent locaux du lieu où il crée. 

Notre guide avoue qu'il y a aujourd'hui de "blurred boundaries" entre la rue et les galeries. Mais, malgré tout, il lui arrive chaque jour de découvrir de nouvelles œuvres. En effet, le quartier est en réhabilitation et les artistes s'emparent la nuit tombée des panneaux qui délimitent les chantiers. On est en plein dans l'art éphémère. 

Certains graffitis sont plus coriaces que d'autres quand ils sont perchés au delà des travaux ou quand les démolisseurs doivent hésiter devant la beauté de ceux-ci comme cette superbe peinture de femme de l'artiste sud-africain FAITH 47. Pile en face est située la galerie de Pure Evil où nous constatons que cet art se vend très bien..

La plupart des artistes ne sont pas trendy. Il ne vaut mieux pas se faire repérer et surtout cette raptique se perfectionne au fil des années. Cela explique peut-être les réactions contre le jeune ENDLESS (21 ans) dont les travaux au pochoir se font souvent recouvrir. Celui-ci est (pour le moment) intact.

Comme nous le disions, certaines œuvres sont commandées par les lieux qui gagnent de la valeur. C'est le cas du pub The Horse & Groom ou encore ce bâtiment appartenant au magazine Vice sur King John Court. 

D'autres sont plus dures à dénicher comme cette œuvre proche de Kandinsky, Mondrian ou du tatoueur Yann Black.

A deux pas de ces lieux flirtant avec l'interdit trône un VHILS et le temps s'arrête.

Restons dans les grands noms du genre avec Shepard Fairey dont l’œuvre n'est pas mémorable. Emiliano insiste aussi sur THIERRY NOIR qui est très présent aussi dans leur galerie. Il nous révèle en exclusivité que ce pionnier a été commissionné par l'ambassade d'Allemagne pour y recréer des peintures réalisées dans les années 80 sur le mur de Berlin à l'occasion du 25e anniversaire de sa chute (ici).