Interstellar

Le nouveau film de Christopher Nolan est une question de temps. A une époque qui n'est pas clairement déterminée, notre planète n'en a plus vraiment. Au cœur de paysages agricoles, de sombres tempêtes de poussière ravagent régulièrement les récoltes et salissent les poumons. On se croirait presque revenu dans le années 30 frappées par le Dust Bowl mais rapidement un ordinateur portable et un drone nous ramènent à la réalité d'un film d'anticipation. Il fallait alors choisir et l'agriculture est devenue une priorité contrairement à la recherche spatiale. Cette idée des frères Nolan est intéressante. Les armées n'existent plus. On a remis en cause la conquête spatiale trop dépensière. Par contre, on parle de l'incapacité de gérer six milliards d'hommes et leurs besoins. Si l'on se projette dans un futur proche, on serait plus proche de 9 milliards puis 11. Cooper, joué par le toujours excellent Matthew McConaughey, s'est reconverti en farmer, dans la poussière et loin des étoiles. Le nouveau film de Christopher Nolan est une question de temps qui parfois s'étire ou se raccourcit. Très (trop) rapidement, Cooper se retrouve embarqué dans une nouvelle mission spatiale de la NASA qui existe toujours mais vit cachée. L'équation est incomplète. Il faut trouver dans une autre galaxie le moyen de sauver la planète ou de coloniser l'espace. Alors que les dialogues étaient plutôt fins depuis le début du film, on enfile d'un coup la combinaison et c'est parti pour l'espace. Pendant que Nolan était en post production, Gravity est passé par là et le spectateur est moins impressionné par les scènes de pilotage qui s'éternisent. Après ces deux films, on finirait presque par croire qu'une fois là-haut l'homme devient félin et retombe presque toujours sur ses pattes. Heureusement, Hans Zimmer nous fait vivre au mieux la tension d'un voyage dans une autre galaxie. A bord de la navette, le temps s'écoule différemment. Les enfants de Cooper, Murph et Tom deviennent Jessica Chastain et Casey Affleck. Nous apprécions particulièrement ces deux acteurs mais leur arrivée sent bon la course aux casting cinq étoiles et ne parlons de l'apparition de Matt Damon qui doit tenir un de ses pires rôles. Malgré ses défauts de ciné business, Interstellar sait aussi être touchant quand Cooper visionne les vidéos enregistrées par ses enfants restés sur terre. Les images (tournées en Islande) des planètes inconnues sont aussi magnifiques. Hostiles mais magnifiques. Le nouveau film de Christopher Nolan est une question de temps. 169 minutes paraît-il. Mais le réalisateur a réussi à nous transporter dans une autre galaxie car on a l'impression que l'épilogue très Inceptionien a duré des siècles. Meanwhile, on vient d'apprendre que le robot Philae vient de se poser sur la comète Tchouri. Nous sommes le 12 novembre 2014 et ici bas la nuit tombe mais sera plutôt claire.


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