Palmarès 2014

Album de l'année de NME, NPR, du Guardian, dans le top 5 de BBC Radio, de Rolling Stone ou encore Time, ST. VINCENT est l'artiste de 2014. Impossible de passer à côté des subtiles mélodies de Digital Witness ou du superbe Prince Johnny. Mais c'est la rencontre live qui a fait la différence. Dans une douce nuit catalane (ici), Annie Clark a capté l'attention, piqué la curiosité des festivaliers du Primavera. Personnellement, le concert suivant des Queens of the Stone Age est devenu anecdotique. L'artiste exprime pleinement son art, par une voix rayonnante, un jeu de guitare incarné et une certaine folie dans l'expression corporelle. Elle peut avoir la théâtralité de David Bowie ou s'accrocher aux structures de la scène tel Eddie Vedder. On l'a vu également interpréter Lithium pour l'introduction de Nirvana au Rock and Roll Hall of Fame avec Grohl, Novoselic et Smear.


Dave Grohl est la grande star de cette fin d'année. En fait, dès qu'il revient dans le jeu des médias, il polarise l'attention. Cette fois-ci, il a sorti le grand jeu avec la série Sonic Highways qui a pour but de promouvoir le nouvel album du même nom des FOO FIGHTERS et retracer l'histoire de la musique américaine. On retrouve la qualité d'écriture du bonhomme et son sens de l'humour. Le groupe sera en Europe au printemps. Le 20 juin, Wembley Stadium, Iggy Pop et ROYAL BLOOD seront en guest de leur concert. Ce duo de Brighton est la révélation de la scène indie et la bande de Dave Grohl les a choisi pour assurer la première partie de leur tournée US. Même Jimmy Page les a adoubé en interview lors de sa promotion des rééditions de Led Zeppelin. Pendant ce temps, son camarade ROBERT PLANT créé toujours et encore avec ses Sensational Space Shifters. Son nouvel album Lullaby and the Ceaseless Roar est un bijou de feeling et de groove rock, toujours empreint d'une pincée de world. 


La musique du monde a complétement conquis mes sens cette année grâce au cinéma tout d'abord. Le premier déclic fut la découverte de YASMINA HAMDAN dans le film de l'année Only Lovers Left Alive. L'artiste libanaise aimante le spectateur autant que peut émouvoir le chant de FATOUMATA DIARRA sur une musique d'Amine Bouhafa pour Timbuktu, magnifique film également. Puis, SUSHEELA RAMAN est revenue à ses racines indo-pakistanaises sur le superbe Queen Between. Nous avons encore la chair de poule du concert des Saulnières (ici). Son guitariste et mari Sam Mills a du fêter cette année avec PETER GABRIEL les 25 ans du label Real World fondé par l'archange. Son concert de novembre à Nantes fut plus rock progressif que world mais quel bonheur de voir enfin sur scène ce grand Monsieur (ici). Les concerts sont mémorables pour plusieurs raisons. NINE INCH NAILS a touché la perfection sonore et d'interprétation grâce à la science de Trent Reznor et son talent pour s'entourer des meilleurs (Robin Finck, Ilan Rubin). Le show du Primavera Barcelona était absolument extraterrestre (ici) et impossible de comprendre ce sentiment en regardant des vidéos sur Youtube. Il fallait y être. Avec ses ambiances pesantes travaillées avec Atticus Ross, Reznor a encore réussi à soutenir le suspens du dernier chez d’œuvre de Fincher, Gone Girl. C'est qui le patron ?


Pour ARCADE FIRE, on se souvient d'une communion totale autour des mélodies du groupe. Une immense fête (ici). Avec LADY GAGA, c'est l'impression de suivre une artiste à 2000% dans ce qu'elle fait. Les mélodies pop sont imparables et l'énergie déployée pourrait remplacer un parc nucléaire en activité (ici). Au Hellfest (ici), les performances de BLACK SABBATH, CLUTCH, SOUNDGARDEN furent incroyables et l'attente récompensée. Quelques jours plus tard, la soirée des EELS fut magique dans le confort sonore de la Salle Pleyel (ici). Leur nouvel album très épuré cache de belles pépites comme Lockdown Hurricane. Cette année, les circonstances ont été très différentes d'un concert à l'autre mais il faut bien avouer que le set d'AUDREY HORNE au Ferrailleur a fait effet de cure de jouvence (ici).


Ces Norvégiens avaient publié un sacré album l'an passé, Youngblood. Ils récidivent cette année avec Pure Heavy qui prend vraiment toute sa dimension sur scène. Bruce Dickinson est toujours au top mais il pourrait prendre sa retraite tranquille. Toschie et Audrey Horne sont là pour reprendre le flambeau. Comme RIVAL SONS entretient l'héritage du dirigeable. Ces derniers ont embarqué sur les routes anglaises nos chouchous de BLUES PILLS. Nous parlions des têtes d'affiches du Hellfest mais le concert de ce groupe a 11h du mat' a presque autant marqué les esprits. L'énergie d'Elin Larsson fut communicative de si bonne heure. La révélation rock hard de l'année. THOMAS GILES est aussi un chef de file de la nouvelle génération. Le multi instrumentiste de Between the Buried and Me a publié son deuxième album solo Modern Noise avec des tubes comme I Appear Disappear ou We Wander Lonely. En 2015, Faith No More sortira un nouvel album (!) et sera sur scène. Au Japon, en février, c'est ANTEMASQUE qui jouera en première partie de leur concert. Le nouveau projet d'Omar Rodriguez-Lopez et Cedric Bixler-Zavala est un condensé de rock énervé et reste pourtant terriblement mélodique. Kindly Bent To Free Us de CYNIC casse aussi certains codes. On leur reproche de ne plus répondre à leur style d'origine ou aux productions modernes mais l'album déborde d'idées. Dans le style, MASTODON a sûrement livré le disque le plus abouti. Si Troy Sanders était occupé à peaufiner l'excellent KILLER BE KILLED, Brann Dailor a confirmé son génie créatif avec des titres très personnels comme The Motherload ou Aunt Lisa. Un seul regret : ne pas les avoir vu sur scène cette année. Croisons les doigts pour que soient réunis le même jour à Clisson Mastodon, FNM et les tueurs de BODY COUNT dont le retour fait aussi bien mal.


On peut tout à fait réussir à charmer les foules sans tatouage ou gros bras, sans perruques ou tenues de scène. Taylor Kirk de TIMBER TIMBRE le prouve. Une voix de velours, un vrai sens de la composition et des arrangements live bien dynamiques ont permis de passer une excellente soirée au Bataclan en octobre (ici). Dans un style proche, JOHN GRANT a défendu son Pale Green Ghosts dans le monde entier cette année que ce soit sur la scène du Primavera (ici) le même soir que les PIXIES ou avec le BBC Philarmonic Orchestra. Les prochaines échéances de concert en 2015 concernent deux groupes qui ont un sens différent du groove. LOFOFORA joue au Mans le 23 janvier et TV ON THE RADIO à Paris le 9 février. Les premiers viennent peut-être de composer leur meilleur album. On retient l'énergie dévorante de brûlots comme Contre les Murs mais aussi la densité de titres plus mélodiques comme La Dérive. Il ne faut jamais oublier que l'engagement a du bon. Les seconds donnent plus dans la douceur. Avec Seeds, le groupe renaît après la mort de leur bassiste et divers projets parallèles. Les musiciens reviennent aux racines pour le meilleur. 


Une fois n'est pas coutume, terminons par des cuivres. Ceux de FISHBONE qui ont mis une bonne claque aux quelques spectateurs présents au Mans en mai (ici). Le saxo de GUILLAUME PERRET & THE ELECTRIC EPIC est devenu cette année incontournable. Open Me est une invitation que l'on ne refuse pas. Un autre artiste dépasse les frontières du jazz vers l'énergie du rock, du classique et des sonorités orientales. IBRAHIM MAALOUF a soufflé ses Illusions sur toutes les scènes de France. Et il a même trouvé le temps de réinventer musicalement l'histoire d'Alice Aux Pays des Merveilles avec Oxmo Puccino. Nous n'avons pas fini d'écouter sa trompette à quarts de tons. 

 

Vous pouvez retrouver sur Band Meeting les bulletins détaillés des quatre trimestres de l'année écoulée accompagnés de leurs playlists Spotify. Vous pouvez cliquer sur les noms des artistes cités dans cet article pour ouvrir des liens You Tube les concernant. Et voici une dernière playlist plutôt éclectique des musiques qui ont adouci cette année 2014.


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