Cold in July

C'est assez drôle de lire dans certains articles que, dans ce film, Michael C. Hall est méconnaissable. La scène se passe au Texas en 1989 donc le jean mal taillé, la moustache et le mulet sont tout à fait tendance. Mais, pour avoir vu des épisodes et des épisodes de Dexter, on retrouve ses mêmes expressions limite actor studio : "la peur", "le doute", "le mensonge", souvent sur un froncement de sourcils. C'est en partie cette familiarité que l'on recherche en allant voir Cold in July. Surtout que son personnage se retrouve rapidement face à un mur tapi de sang. Richard Dane est un paisible père de famille qui possède sa petite affaire d'encadrement de tableaux. Les siens se retrouvent tâchés de rouge après que le pauvre Richard ait surpris un cambrioleur dans son salon. Le coup de feu est parti tout seul. Et de voir Dexter nettoyer le sang avec la minutie qu'on lui connaît. Michael C. Hall est sûrement plus "méconnaissable" en ce moment dans son incarnation d'une chanteuse de rock transsexuelle dans la comédie musicale de Broadway Hedwig and the Angry Inch. Ce performer y fait l'unanimité. Cold in July est l'adaptation d'un roman de Joe Lansdale et est réalisé par le jeune Jim Mickle. L'intrigue du livre tient bien la route sur fond de vengeance personnelle. Les seconds rôles sont très bien choisis avec Sam Shepard dans un registre proche de celui de Mud, dernier grand film auquel il a participé. Don Johnson campe un détective privé à la dégaine assez incroyable et son arrivée à mi parcours relance l'histoire. Le travail de réalisation est vraiment à la hauteur soutenu par une bande son électro bien 80's, à la "Drive". On pense aussi à Quentin Dupieux, le meilleur, ces dernières années, pour retranscrire cette ambiance étasunienne. A un détail près. Cold in July se termine sur un bon vieux White Lion ! On espère le voir plus souvent au cinéma car Michael C. Hall a la trempe d'un grand acteur.