Starter - Soirée de restitution - L'Oasis - Le Mans - 24/01/2015

Ce week-end se terminait l'appel à candidature pour la session 2015 de Starter. Son affiche invite au décollage et rejoindre Jr Yellam, Acne et Quadrupède, élus de la saison 1 de cette structure d'accompagnement des musiciens de Sarthe. On ne compte plus les dates assurées par ces trois groupes depuis leur soirée de restitution il y a un an. Les musiciens affolent aussi tous les webzines spécialisés. La scène sarthoise gagne les ondes, la fibre, le cloud mais aussi le bitume des autoroutes françaises et européennes. Souhaitons donc le même parcours à DEE HEY ZEE, CAPTAIN PANDA et SHARON & TRACY, sélectionnés de la deuxième saison en pleine lumière à l'Oasis ce 24 janvier.

Par contre, une petite Sharon (ou une petite Tracy ou certainement un tout autre prénom !) préférait plutôt que son musicien de papa lui chante à l'oreille et cet heureux événement d'occasionner un changement poste pour poste entre Sharon & Tracy et 7Club, autre participant des soirées d'avril. Il y aura sûrement d'autres occasions d'apprécier le travail mis en place par le trio en collaboration avec Nadia Simon (The Shougashack). Présent sur cette même scène de l'Oasis la veille avec Novels, Boris sort l'ampli Bad Cat et la pédale Fuzz cette fois-ci avec 7CLUB.

On se retrouve rapidement dans un ambiance proche d'un oasis (!) du désert de Mojave. La reverb' du micro, la lourdeur des riffs et la frappe sèche de batterie nous envoient au Rancho de la Luna. Le public est plutôt clairsemé en ce début de soirée et chacun se pose sur son yucca préféré pour secouer la tête en rythme. Les titres peuvent être hurlés mais ils se développent souvent à partir d'une intro bluesy puis les thèmes instrumentaux s'enchaînent avec efficacité. S'il vous reste du karma à cramer, rendez vous le 5 février au Lézard pour revoir 7Club avec Witchthroat Serpent, du doom de Toulouse qui ouvrira la Valley du Hellfest le dimanche 21 juin. Starter c'est en avant tout de la variété ! Bien sûr il n'est pas question des artistes préférés de Michel Drucker mais des groupes "variés" choisis par Julien Marti et compagnie. En effet, on passe du desert rock au rap sans sourciller et avec le sourire. Dj Vince est en place et nous met dans l'ambiance derrière ses platines. Aqua Toffana et DEE HEY ZEE rejoignent la scène devant laquelle le public a gagné en densité. 

 

A l'Alambik! en avril, nous avions particulièrement apprécié leur flow rapide et littéraire. Cette impression ne fut pas "passa passagère" car on retrouve ces qualités entretenues pendant cette année d'accompagnement. Les musiciens ont eu la chance de travailler avec Dorothée Doyer. Cette artiste fut lead singer du spectacle Kooza du Cirque du Soleil à travers l'Europe de mai 2013 à juin 2014. Plus qu'une référence. Après avoir tombé la doudoune (mais garder la casquette), Dee Hey Zee gagne en assurance naviguant davantage sur la scène quand il ne fait pas front avec "Toff". Il se risque même à quelques chœurs pour encourager les spectateurs à le suivre. Il est quand même plus à l'aise dans l'exercice de texte solo. "Je vous parle des réseaux sociaux mais derrière je me sors mon portable ... c'est bon j'ai eu ta notification". Dee Hey Zee joue à domicile. Il use de réparti avec ses potes dans le public. "comment ça "on a payé" jamais vu autant d'invitations à un concert". "On y était" souffle un autre spectateur quand les Dee Hey Zee jouent les acteurs calés dans leur fauteuil de berline 70's. On serait curieux d'assister à un concert du trio dans une ambiance moins confort, devant un public les découvrant. Piqués par la curiosité, les spectateurs demanderaient "Who is he, who is he ?". Ils répondraient "Dee Hey Zee, Dee Hey Zee". A suivre ! Pour ce set, il fallait deux micros et une machine à galettes. Plus facile à transporter que les batteries, le soubassophone, deux trompettes, un trombone, un saxo et pleins de micros qui attendent le souffle chaud de CAPTAIN PANDA.

Jean-Gatien nous rappelle que ces mecs viennent de la rue. La déambulation est l'essence même de ce groupe qui en ferait des kilomètres sur l'asphalte de New Orleans. Dans le cadre de l'accompagnement Starter, les musiciens ont bossé leur groove et leur flow avec Pierre Troel aka Fulgeance qui s'y connaît à ce sujet. Les Captain Panda sont des boss dans leurs instruments respectifs (quelle présence de Paul dans les basses!) mais ne sont pas du genre à se laisser oxyder, restent à l'écoute. La force instrumentale du collectif est au service de la danse sur des rythmes latins, africains, européens, américains. Vous vous souvenez de celui qui se déhanche dans le clip de Lonely Boy des Black Keys ? Il se serait bien amusé sur la reprise de Captain Panda et tous les autres morceaux. Nous étions tous un peu ce mec là samedi dernier.

Photos : Stéphane Duarte

Texte : Cyrille Blanchard