Birdman

Birdman d'Alejandro Gonzalez Inarritu a remporté les Oscars du meilleur film, meilleur réalisateur et du meilleur scénario. Lors de la cérémonie, lui remettant son trophée, Sean Penn plaisantait sur son obtention de la green card. Mais de toute façon le réalisateur mexicain ne serait-il pas devenu américain avec ce film ? Contrairement à ses œuvres précédentes où l'obscur l'emporte, celle-ci nous plonge frontalement dans les lumières de Broadway. Certes, les loges du théâtre où Riggan Thomson est de retour sur scène ne sont pas luxueuses mais on est quand même loin de l'appartement de Javier Bardem dans Biutiful. Le film est très (trop) bavard et on vérifie notre ticket pour savoir si on assiste pas à une séance impromptue du prochain Woody Allen, en plus vulgaire. Naomi Watts est plus proche de son rôle dans You Will Meet A Tall Dark Stranger que celui de 21 Grams. Et sur la mode Whiplash, la bande son n'est faite que de batterie jazz. Autre symbole US, le personnage principal est hanté par son personnage à succès de superhero. Dans les années 90, Riggan s'était arrêté au troisième épisode de la franchise Birdman et n'avait pas tenté le 4 à la suite. On remarque bien sûr le clin d’œil au passé d'acteur de Michael Keaton, Batman en 1989 et 1992. Avec deux points, il ne s'était pas qualifié pour le face à face final. Bien sûr, il ne faut pas prendre le travail d'Inarritu (et de ses trois collaborateurs au scénario) au premier degré. C'est une critique (déjà entendue) de la société américaine du spectacle : le retour du vieux beau (à perruque), le besoin de reconnaissance du reality show aux réseaux sociaux, la place des blockbusters dans l'industrie cinématographique et l'importance des critiques dans le spectacle vivant. La confrontation avec la journaliste du NY Times est un des moments forts du film. Sans être convaincu par le scénario et la réalisation, on peut reconnaître la force de certaines tirades filmées en gros plan HD et le savoir faire d'Inarritu pour le cliffhanger qui donne tout son sens au titre du film. Et on aurait aussi bien aimé un rôle plus dense pour Zach Galifianiakis qui à chacune de ses interventions arrache le sourire. C'est bon Alejandro, tu as ton Oscar ! Maintenant, tu peux reprendre la caméra pour un message plus universel et citoyen. 


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