Inherent Vice

Toute une mythologie existe autour du romancier Thomas Pynchon, l'auteur d'Inherent Vice. Les interprétations de ses livres, ne serait-ce que de leurs titres, sont multiples. Dans son Fonds Perdus, il est question, dans le droit maritime, de la perte inévitable des choses, quelque soit les influences extérieures. Parle-t-on plutôt de péché originel ? L'affiche montre deux jambes en l'air mais il ne faut pas s'arrêter au deuxième mot pour penser que Paul Thomas Anderson revient au registre de son Boogie Nights. Il n'a pas besoin de cinquante nuances pour pimenter son film, dans le comique avec Chick Planet ou le sensuel avec la belle Sashta (l'actrice anglaise Katherine Waterstone est une révélation). Doc, le héros du livre et donc du film, ne peut laisser son ex-girlfriend dans l'embarras. Détective privé qui "officie" dans un cabinet médical, Larry "Doc" Sportello doit dénouer une sombre histoire de kidnapping du richissime amant de Sashta, le promoteur immobilier Michael Wolfmann. En effet, il faut "dénouer" les ramifications d'une histoire autour de laquelle Paul Thomas Anderson s'est bien amusé (une mafia de dentistes pour toxicomanes!). Il ne faut pas chercher à tout comprendre mais les coupes choisies par le cinéaste et une narration en voix-off nous permettent de suivre le fil. Et puis si les disgressions vous déstabilisent, dites vous que c'est un bon film de drogué! Certains parlent de The Big Lebowski mais on pense à Las Vegas Parano et son psychédélisme 70's. La présence de Benicio del Toro fait aussi le lien entre ces deux long-métrages. La galerie de second rôles est excellente avec Owen Wilson en indic' ressuscité qui murmure, Josh Brolin en schizo "good cop/bad cop" ou Reese Witherspoon en magistrate pas vraiment droite comme la justice. Joaquin Phoenix est parfait (comme toujours) dans son rôle de hippie constamment enfumé. Les personnages gravitent autour de ses expressions uniques et on retrouve l'incontournable plan séquence digne d'un film d'action. Après The Master, l'association entre l'acteur et Paul Thomas Anderson est à nouveau jubilatoire. L'académie des Oscars n'a toujours pas remis la récompense suprême à l'un ou à l'autre. Peu importe, les deux artistes s'éclatent dans la sphère indépendante et on attend de pied ferme leur prochain chef d’œuvre. 


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