Rival Sons - Stereolux - Nantes - 19/04/2015

Le groupe français Klone a calé son concert au Ferrailleur le soir où Rival Sons est programmé au Stereolux, à deux cent mètres de là.. Le problème ne se posait pas tant que Klone avait annoncé des concerts au Mans et à Angers pour le lancement de leur nouvel album Here Comes The Sun, particulièrement réussi. Mais ces dates ont été annulées en catimini donc le choix est cornélien ce dimanche soir nantais. Restons fidèle à notre idée première, le concert des Californiens Rival Sons.
 

Après une première partie assez insipide, une musique grandiloquente accompagne le tomber de rideau laissant apparaître un joli backdrop. Placé dans les premiers rangs plutôt à droite face à la scène, on a l'impression de se retrouver dans le local de répétition du groupe, juste à côté de l'ampli Orange de Scott Holiday. Gomina, sunglasses, moustache qui rebique, Scott a tout du mec sophistiqué qui serait pourtant un incroyable croisement entre Jim Root et Yvan le Bolloch'. Les claviériste et bassiste aux barbes fournies ou encore le batteur à bretelles ne sont pas en reste. Pourtant, dès que les amplis chauffent, on oublie vite cette impression. Scott ne prend pas la pose et est avant tout un sacré guitariste très précis en terme de jeu et de son. Rival Sons débute son set avec les trois premiers titres du nouvel album, leur quatrième disque : Great Western Valkyrie. Et le voilà l'Electric Man ! Sur ce titre, Jay Buchanan est délesté des effets qui chargent sa voix sur la version studio. Armé de cordes vocales en béton armé, il est totalement habité sur Good Luck, Secret puis les titres de Pressure & Time. Le frontman est assez impressionnant de maîtrise et nous fait penser physiquement à un jeune Ozzy Osbourne, même avec des cheveux désormais plus courts. La musique du groupe nous renvoie à la scène britannique heavy blues des années 70. Le curseur est souvent placé près du Dirigeable mais sur Manifest Destiny Pt.1, le son de guitare de Scott est lourd comme celui de Tony Iommi. Après cette épique composition qui clôt la première demi-heure, l'ambiance change radicalement. Des bruits d'oiseaux sont diffusés par la sono pendant que les roadies installent la scène d'un set acoustique d'une quinzaine de minutes. Scott est le premier à rejoindre son tabouret pour interpréter le joli instrumental Nava. Puis, le groupe revisite Burn Down Los Angeles en version bayou. Le micro de Jay Buchanan est très à son avantage dans la balance. La chanteur se contente du minimum en terme de communication depuis le début du concert mais se trouve obligé d'en rajouter un peu pendant que Scott règle ses problèmes de cordons avant le beau The Man Who Wasn't There. Enfin, Rival Sons accentue les sonorités orientales de White Noise pour en faire une version vraiment chouette et très Page/Plant. Après cet intermède bien agréable, les bruits d'oiseaux reviennent quelques instants pour être interrompus par le tonitruant Torture. Le son est plus équilibré et le groupe envoie comme jamais. Les chœurs du refrain sont repris par le public. Alors que l'on croit le morceau terminé, Jay se recroqueville sur les retours et reprend cet air a capella suivi longuement par les spectateurs qui ne demandent que ça. A plusieurs reprises pendant le concert, les titres sont rallongés pour insister sur des mélodies efficaces. Il faut dire que le groupe développe depuis 2009 sa science pour les morceaux catchy. On retient facilement un titre plus ancien comme Tell Me Something ou le nouveau Rich and the Poor dans une belle tradition de classic hard rock. Jay Buchanan, au regard toujours aussi trouble derrière la mèche, prend longuement la parole avant Where I've Been. Il rappelle qu'il a commis de nombreuses erreurs dans la vie mais qu'il ne doit plus se flageller pour cela. Comment peut-on aimer et être aimé tant que l'on a pas réglé son passé (de soldat, de drogué) ? "How could you love me when you know where I've been ?" chante-t-il sur cette jolie ballade. La fin du concert confirme la grande qualité de leur dernier album en date. En rappel, Open My Eyes est plus efficace qu'un Keep On Swinging, un brin expédié. Avec du charisme, de très bons musiciens et de vraies chansons, Rival Sons a tout pour assurer la relève et se rapprocher de futures têtes d'affiche de festivals !

Commentaires

  1. Vraiment un excellent concert de guitares comme il en manque sur Nantes !

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