Puls'Art Le Mans 2015

Le week-end de l'Ascension nous appelle souvent vers d'autres horizons. Mais cette année 2015, profitons de la ville du Mans et rejoignons cette manifestation internationale d'art contemporain. Le qualificatif est bien choisi. Contrairement à ce que certaines personnes mal renseignées pensent, ce n'est pas un petit happening local regroupant les plus belles broderies des artistes de Beaumont-Pied-de-Boeuf (avec tout mon respect). L'événement jouit d'une belle réputation et la sélection est rude pour pouvoir exposer au salon manceau. Certains artistes sont accueillis sur toute la période du 23 avril au 8 juin dans des places culturelles de la ville. On pense par exemple à la jolie exposition d'Emmanuel Michel à la Collégiale Saint-Pierre-La-Cour. Ses peintures racontent des scènes de ses voyages à Cuba ou au Maroc. Son Paco sculpté de bronze et de fer nous domine et doit en ce moment toujours patienter pour la prochaine navette (à découvrir ici). Puis précisément du 14 au 17 mai, dans les galeries des Quinconces, plus de cinquante artistes nous présentent leurs œuvres avec, bien sûr, l'objectif d'en vendre quelques unes. Pour ce billet, le choix s'est porté, tout à fait subjectivement, sur deux artistes qui ont aménagé leur espace comme une réelle exposition. Tout d'abord, le francilien Didier Bonnot a proposé à Puls'Art son nouveau projet "Parées à s'envoler". Il base son travail sur une tradition du peuple iatmul de Papouasie Nouvelle Guinée qui conserve les crânes des ancêtres et les peint à l'image des défunts pour que "l'esprit demeure". Même si cette exposition a un petit côté black metal, Didier ne s'adonne pas à l'exhumation. Il reçoit plutôt de ses amis bouchers ou chasseurs des crânes de lapin, bélier, sanglier, veau, mouton, chevreuil, cochon de lait, chien, canard et les pare. 


On peut citer Hanna Hasse Bergström adepte également du skull art (ici) : "Il y a quelques années, j’ai croisé une carcasse d’un animal tué par des chasseurs et mon cœur s’est arrêté. J’étais à la fois horrifiée de voir un animal tué et enchantée par la beauté du crâne de cet être majestueux." Comme référence, nous avions plutôt la pochette du dernier album d'Alice in Chains The Devil Put Dinosaurs Here ou le Trilogy de Carpenter Brut. Didier aurait aimé les pendre à de minces fils de nylon pour qu'ils donnent encore plus l'impression de léviter tel des esprits. Pour l'artiste, il n'est question que de poésie et de légèreté. 


L'artiste péruvienne (et étudiant à Paris) Laura Allemant-Barbaran joue aussi sur les paradoxes. Elle expose des tableaux assez sombres sur les chiens errants (appréciés à la MJC Roncecray fin 2014) et des photographies sur les chiens nus du Pérou. Elle transmet l'attachement à ses origines à travers cette race qui a traversé l'histoire depuis les civilisations pré-incas. Avec juste une petite touffe de poils sur le haut du crâne, l'animal a tout d'un punk (à chien) mais à travers cette apparence, Laura veut nous montrer l'humanité, la docilité. Une laideur qui ne repousse pas. La culture moche est belle. Nous avions parlé de cette culture précolombienne pour l'exposition Tatoueurs Tatoués (ici). Laura l'a dans la peau. La photo ci dessous est issue de son blog : https://lauraallemant.wordpress.com/


Enfin, un dernier coup d’œil vers le travail de la plasticienne Lunat qui nous a séduit. Faits de pastel, collage, huile ou acrilique, ses tableaux nous font voyager dans un univers d'enfance où les ours sont doux (pour sa série Bestiaire), les chevaux à bascule et les masques propices à l'imaginaire. Plus d'infos ici.


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