Life

LIFE, comme le nom du célèbre magazine de photoreportage et aussi... comme la vie.. trop courte de James Dean. Le nouveau long-métrage d'Anton Corbijn s'intéresse à la rencontre entre le jeune acteur et le photographe Dennis Stock qui participa à construire sa légende. Tout au long du film, il faut avoir bien en tête que, celui qui était à l'aube d'une superbe carrière, s'est tué dans un accident de voiture quelques mois plus tard. A l'Est d'Eden (réalisé par Elia Kazan), dont il fait difficilement la promo dans le film, est sorti aux États-Unis le 10 avril 1955. Dans cette histoire, on le voit décrocher le rôle de La Fureur de Vivre, qui fut dans les salles le 27 octobre 1955 alors que James Dean est mort le 30 septembre 1955. Anton Corbijn n'utilise finalement qu'un seul plan de lui chevauchant une moto pour rappeler le goût de Jimmy pour la vitesse. Mais de nombreuses scènes nous font comprendre plus ou moins explicitement qu'il brûlait la vie par les deux bouts. Amoureux d'une femme qui n'était pas la sienne et s'éloignant de sa famille aimante de l'Indiana, il succomba aux lumières d'Hollywood alors qu'il en contestait les codes. James Dean était empli de failles capturées par l'objectif de Dennis Stock. Anton Corbijn s'y connaît en cadrage ayant travaillé avec les plus grandes rock stars. Nous avons donc constamment l'impression d'avoir l’œil calé dans le viseur. Tout d'abord, le gros plan est de mise pour que le glamour brille. Mais, les clichés ne plaisent pas. C'est en prenant la distance nécessaire sur le quotidien de James Dean que Dennis Stock réussit à capter l'essentiel. Souvent, quand l'acteur se livre, on sait que c'est le moment de shooter. Le souvenir triste d'une mère décédée d'un cancer et aussi la joie partagée avec une famille qu'il ne reverra jamais. Anton Corbijn a parfaitement réussi à récréer ces fameuses photographies (ici). On les revoit lors du générique de fin et la ressemblance est troublante. Le jeune Dane DeHaan a le talent de faire renaître James Dean et la chance de ne pas avoir une "gueule" trop connue pour d'autres rôles. On se souvient de son regard froid dans le film de Metallica Through The Never ou encore The Place Beyond The Pines. La solution de facilité aurait été de confier ce rôle à Robert Pattinson. Mais celui-ci incarne le photographe, l'anti-héros par excellence. A-t-on déjà vu un type vomir sur son propre fils (à part dans un Judd Apatow) ? Il réussit lui aussi sa composition tout à fait crédible dans le pathétique, l'émotion. Et au final, c'est Dennis Stock qui mena une belle carrière de photographe au sein de l'agence Magnum. Life nous raconte un destin tragique mais romanesque sur de douces notes de jazz ce qui ne gâche rien. Dennis Stock immortalisa d'ailleurs cette scène dans les années qui suivirent (ici). 


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