Spectre

Dans deux ans, sortira Bond 25. Sam Mendes à la réalisation et Daniel Craig, au rôle principal, laissent entendre qu'ils n'en seront pas. Le projet peut leur paraître trop accaparant mais pourtant la franchise est pour la première fois devenue milliardaire avec eux. Skyfall fut un immense succès critique et public. James Bond y apparaissait plus tourmenté, relativement affaibli. Javier Bardem était le villain parfait, le scénario creusait le passé de 007 et, pour la première fois depuis longtemps, on pouvait écouter le générique en boucle grâce au talent d'Adèle. Spectre était donc très attendu. La production eut la bonne idée de sortir le film en France un jour férié. Avec 900 000 entrées le premier jour, tous les records sont battus (avant que le prochain Star Wars ne dépasse le million en décembre prochain). Depuis, les retours sont un peu mitigés mais quelles sont nos attentes ? Il faut envisager cette franchise d'abord comme un pur divertissement. A ce niveau, on est servi. La scène d'introduction, comme toujours sans dialogue, nous offre une perspective assez dingue sur Mexico et la foule célébrant la fête des morts. On comprend tout de suite que James Bond est revenu au top de sa forme, du genre incassable. Il ne tombe pas d'un hélicoptère. Il pourrait conduire très très vite et même les yeux fermés. Il encaisse les coups et en donne à Rome, Londres, en Autriche ou à Tanger. Il boit tout en restant lucide. Aucune femme ne lui résiste car, en plus, il a de l'humour. Spectre est presque une comédie. En version originale, de nombreuses répliques font mouche. Avec ce petit côté vintage, le film est bien agréable à suivre. Certes, James vampirise l'histoire. Les second rôles ont du mal à exister. On aime tous Christoph Waltz mais à force de jouer le méchant, il finit par s'auto-parodier. Tarantino, sors de ce corps! Tout film de James Bond s'appuie sur un cahier des charges qui nécessite des scènes d'action régulières. Mais cette contrainte bloque le développement du scénario. On aimerait en savoir davantage sur Spectre, une association de malfaiteurs puissants agissant dans l'ombre pour dicter le sort de la planète. Ils se plaignent des politiques de l'OMS qui les empêchent de diffuser comme ils veulent leurs médicaments contrefaits. Ils planifient des attentats pour motiver les états à mettre en place un système de surveillance globalisé comme seule réponse possible à la terreur. Face à cela, le programme 00 incarne la résistance. Le jeune Q trouve sa place dans un contexte où le piratage informatique est devenue la norme. Ces problématiques sont très actuelles mais elles sont utilisées dans beaucoup d'autres œuvres récentes (même si M en appelle toujours et encore à l'éternel Orwell). L'imagination manque pour creuser le contexte géopolitique. Enfin, Léa Seydoux ne s'en sort pas si mal. Son style de beauté et d'attitude est finalement assez original pour une James Bond Girl. Autour de son personnage, certains raccourcis du script sont vraiment dommageables mais elle fait le job. Ce nouveau James Bond aura donc du mal à faire l'unanimité mais s'apprécie tout de même servi avec un dirty martini. 


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