Germinal - Les Quinconces - Le Mans - 27/11/2015

On ne savait pas trop à quoi s'attendre. Juste le temps de comprendre que nous n'allions pas au charbon pour une adaptation de Zola. Quelques échos de dates au 104 ou à Avignon plus que de longs discours. Après coup, nous étions portés d'une envie folle de partager notre enthousiasme. Au début, Germinal prend son temps et peut déconcerter. Quatre comédiens ne communiquent que par sous-titres interposés. Ceux-ci sont censés traduire visuellement les pensées de ces quatre naufragés. On pense immédiatement à la série Lost avec ce joystick sans âge qui n'aurait pas juré dans un laboratoire de Benjamin Linus. Ces Autres semblent encore tâtonner sur leur projet Dharma. C'est vrai que les sous-titres ne sont pas très pratiques, surtout pour le public dont la moyenne d'âge nécessite un traducteur qui lit à haute voix.. Le projet de Germinal semble primitif avant de devenir plus scientifique. Les enseignants constituant bien la moitié de l'assistance ne peuvent être qu'intéressés. En fait, on aime Germinal car cette pièce s'éloigne des codes du théâtre avec une vraie fraîcheur. Le phrasé des comédiens (après qu'ils aient découvert la voix et l'amplification) est proche du stand up ou de spectacles étiquetés humour. Ce n'est pas un gros mot. Un grand public ne s'intéressant pas à la programmation des Quinconces-L'Espal aurait adoré voir ce spectacle. Ceux qui s'éclatent avec Les Chiche Capon, Thomas VDB, Fred Tousch ou devant Platane. Le travail d'Antoine Defoort et Halory Goerger est d'une précision extraordinaire pour l'écriture et la mise en scène. De plus, l'ingénieur en charge des projections est clairement le cinquième acteur. Ce mur du fond devient même un personnage à part entière. Celui qui fait "poc poc" et non "frou frou". La conception repose sur une technique de plateau extraordinaire. On vous conseille de jeter un coup d’œil à cette rapide explication de Maël Teillant ici. Germinal est autant inspiré du jeu vidéo que du sous-sol d'opéra. D'où peuvent surgir de façon plus ou moins maîtrisée une guitare, un ampli Marshall, des sapins et un marais. De ce sol, de ces murs, nos quatre héros découvrent la vie. "Je vous mets le déisme ? "euh non sur le papier ça va mais en vrai ça marche jamais" "Et l'argent ?" Dans cette humanité, il y a un aussi avant et après parallélépipède rectangle. On défile le menu pour modifier la langue, le paysage. Mais il y a une chose qui ne change pas, le RIRE. La conversation téléphonique, la sous catégorisation, les chansons nous tordent. Il n'est donc pas nécessaire de déballer la caverne de Platon pour faire réfléchir. Germinal est intelligent et divertissant. Le "bonheur d’être ensemble".


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Metallica/Gojira - Stade de France - Saint Denis - 12/05/2012

Miam Miam

Sebastiao Salgado - Genesis - Natural History Museum - London