Le Sorelle Macaluso - L'Espal - Le Mans - 18/11/2015

Un spectacle en version originale sicilienne sous titrée n'est pas banal. Emma Dante use de son dialecte pour se produire avec sa compagnie Sud Costa Occidentale. Le Sorelle Macaluso avait plu à Avignon en 2014. Il avait été joué au gymnase du Lycée Mistral. Ce n'est pas le plus grand des nombreux lieux du festival mais la pièce n'a pas besoin de beaucoup de place. A part quelques accessoires formant comme un reliquaire en avant-scène, la scène est nue comme le sera une des comédiennes en conclusion d'une heure et dix minutes de représentation. Ce créneau de 19h est dans ce cas un peu particulier. Dans notre société à toute vitesse, on a l'impression d'avoir goûté un peu d'Italie avant de passer à autre chose. C'est comme si on amarrait à Palerme pour ne passer qu'une heure au marché de la Vucciria. La Sicile, soixante-dix minutes, c'est très court. On en apprend quand même un peu sur le destin de ces sept sœurs pas du tout photoshoppées. C'est ce réalisme qui est plaisant dans les rires et les postures burlesques. La scène de l'apnée (mortelle pour l'une d'entre elles) est de loin le moment le plus fort. On en attend d'autres. Elles auront du mal à suivre. La contorsion du fils prodige fan de Maradona avant sa crise cardiaque est très longue. La chorégraphie charnelle de leurs parents est gracieuse. On retient des instants d'un spectacle qui n'aurait sûrement pas suscité autant d'attention en français dans le texte. Plutôt anecdotique dans la saison. On écrit à son sujet aussi vite qu'on l'a vu.