Mazùt - Les Quinconces - Le Mans - 01/03/2016

Sur la brochure, il y avait une petite étiquette "à partir de 11 ans". Comme pour Matamore, cela signifie qu'il faut avoir un certain âge pour être présent mais cela n'en fait pas un spectacle jeune public. De nombreux scolaires peuplent tout de même les sièges d'une salle que l'on a pas vu aussi clairsemée depuis son ouverture. Mais les absents peuvent regretter de ne pas avoir choisi d'assister à la création de Camille Decourtye et Blaï Mateu Trias de la compagnie Baro d'evel. Mazùt est certes déroutant. Au milieu de phrases souvent inachevées, les deux artistes en scène reconnaissent qu'ils ne vont nulle part. Il ne vaut mieux pas chercher à comprendre pourquoi devant nous deux personnes s'ébrouent dans une mythique salle de sérigraphie au plafond percé. Il faut d'abord saluer le talent de l'"ingénieur gouttes". Ce qui n'est pas si fréquent ! Défini comme un artiste-chercheur, Thomas Pachoud crée une chorégraphie autour de cette eau qui rythme notre perception sonore du spectacle. Dans le monde de l'art contemporain, ces pots en acier inoxydable font écho au travail de Subodh Gupta. La place de la musique est expérimentale et nous prend par surprise. Nous n'aurions pas pensé écouter une si belle partition de chant lyrique. Camille est en mesure de tenir la note dans des positions improbables qui lui viennent de sa formation initiale de voltigeuse. Ses onomatopées nous rappellent également Médéric Collignon à qui l'animalité de Mazùt plairait. Blaï vient du cirque. Camille a grandi dans le monde du cheval qu'elle a intégré à ses projets scéniques. Ici, seul un chien très chaleureux envers son public se balade auprès d'eux. Mais un centaure inversé nous apparaît au cœur d'un  remarquable travail autour de la matière. Cette bâche de papier est vivante. On l'entend. Couchée pour ne pas bouger, elle finit par engloutir les personnages. Mais il en faut plus pour brider ces acrobates. Leur habileté à se projeter, à se porter multiplie la dimension de mise en scène. Quand il n'y a pas de limites au corps, l'impossible ne l'est plus. 


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