Bulletin de Premier Trimestre



Le 10 janvier est éternellement marqué d'un étoile noire. Blackstar a été publié le vendredi précédent, deux jours avant la mort de son créateur, l'immense DAVID BOWIE. Inspiré et extrêmement touchant, Lazarus est le testament musical de l'artiste qui se savait condamné. Look up here, I'm in heaven. Il s'adresse aussi à la troupe du spectacle inspiré par The Man Who Fall On Earth. Michael C. Hall a repris le rôle du 18 novembre au 20 janvier sur une scène off-Broadway. Il est presque certain que Lazarus va être joué à Londres. Aucune date n'a filtré pour le moment mais dans la mesure du possible, nous en serons. IGGY POP fait encore plus figure de survivant. Qu'il rejoigne le plus tard possible son American Valhalla.  
 

Sur son nouvel album Post Pop Depression, il se souvient de leurs German Days. Josh Homme est partout et donc aussi à la composition de ce disque. Sa signature saute aux oreilles et ce son du Rancho de la Luna. Et il ne faut pas oublier que les parties de batterie sont assurées par Matt Helders des Arctic Monkeys. Il avait du temps libre pendant qu'Alex Turner renouait avec Miles Kane pour le second album de THE LAST SHADOW PUPPETS. L'effet de surprise de l'excellent premier opus a un peu disparu depuis que les Arctic Monkeys ont intégré une dose de mélodies inspirées de ce projet. Nous ne connaissions pas vraiment Miles Kane en 2008. Deux albums solo ont suivi depuis. L'association fonctionne toujours aussi bien, portée par le relief de l'orchestre. Camille Berthomier vient elle de Poitiers et à la sortie du conservatoire, aurait pu faire du cinéma. Mais elle a préféré devenir Jehnny Beth, au micro dans SAVAGES. Le groupe anglais sort son deuxième album Adore Life. Si l'on parle à leur égard de post punk, c'est qu'elles nous projettent plus de trente ans en arrière au temps de Bauhaus ou il y en a vingt pour les Riot Grrl. Savages entretient ce filtre vintage mais ne tombe en rien dans la nostalgie rétrograde. On se souvient de KEREN ANN au Rock en Seine en 2011 (ici) qui avait confirmé la très bonne impression de 101. Mine de rien, cinq ans se sont écoulés et la voilà de retour avec un nouveau disque moins dansant mais toujours joliment folk. On en oublierait presque qu'elle s'est fait connaître en écrivant pour Henri Salvador en 2000. SKUNK ANANSIE est surtout un groupe à apprécier en live. La chanteuse Skin est intenable et la voir sur scène est un événement en soi. Elle a la bougeotte mais son retour à la sédentarité dans le groupe en 2009, après près de dix ans de break, est une réussite. Anarchytecture passe comme une soirée en club. Il y a des morceaux sur lesquels on danse, des slows mais aussi d'autres titres pendant lesquels on va boire un verre. On retient le meilleur et finit en after avec THE BLACK QUEEN. Greg Puciato réussit à peu près tout ce qu'il fait dans The Dillinger Escape Plan, Killer Be Killed et maintenant The Black Queen. Il sait aussi bien choisir ses camarades. Joshua Eustis (Telefon Tel Aviv) a bossé pour NIN, Puscifer et a fait quelques remixes d'A Perfect Circle. Le CV parfait pour créer une musique à dominante électronique sur laquelle la voix de Puciato se pose comme la neige en hiver.


Un autre album réunit en ce début d'année une belle association de bienfaiteurs, celui de NEVERMEN. Mike Patton s'ennuie très vite sans prêter sa voix à mille projets (un disque ambiant avec Kaada vient de sortir également) et celui qui se rapproche le plus de l'excellent Peeping Tom, publié il y a dix ans. Doseone était d'ailleurs déjà en guest. On le retrouve ici aussi avec Tunde Adebimpe, chanteur de TV on the Radio, au timbre très identifiable. Ce groupe avait annulé sa date en France en 2015 et Nevermen a annulé sa tournée aussi en 2016. On a comme l'impression de rater quelque chose. ESPERANZA SPALDING est une jeune génie du jazz. Elle chante merveilleusement s'accompagnant de la contrebasse. Elle repose également ce lourd instrument pour une basse plus agile sur laquelle elle groove comme jamais. Cette artiste modernise une scène comme le saxophoniste Kamasi Washington jouant avec Kendrick Lamar. Michael League est aussi un bassiste incontournable de la scène jazz. A la tête du collectif SNARKY PUPPY, il compose, joue, compose, joue sans arrêt ces dix dernières années. Instrumental cette fois-ci, Culcha Vulcha sortira le 29 avril. Il sait aussi s'entourer dans le cadre de ses Family Dinner. Chris Turner ou Laura Mvula apportent une bonne dose de soul. A Prague, en octobre (ici), nous avions découvert Becca Stevens qui chante aussi sur ce disque et c'est l'occasion de rappeler qu'AVISHAI COHEN (le trompettiste et non le contrebassiste) vient de sortir un beau nouvel album Into The Silence.


Même les plus inconditionnels (que nous sommes) sont surpris. Dystopia le nouvel album de MEGADETH a reçu un excellent accueil. En lui donnant un peu de temps, il faut bien reconnaître que les mélodies s'incrustent dans le cerveau et certaines flattent certaines zones mémorielles (Fatal Illusion). Dave Mustaine devrait prendre la tête de l'Olympique de Marseille tellement il assure en mercato. Kiko n'est pas Brandao. Le guitariste, nouvelle recrue brésilienne, semble tellement à l'aise sur le répertoire du groupe qu'il en est presque écœurant. Il faudrait tout de même que la setlist varie davantage pour que l'on puisse apprécier toute l'étendue de son talent. ANTHRAX a aussi publié un nouveau disque For All Kings. Comme pour Megadeth, l'imagerie est vraiment pas terrible ce qui ne doit pas nous écarter de l'essentiel : la musique. Il faut aussi lui accorder plusieurs chances et puis le plaisir prend. Patienter 7:32 de You Gotta Believe pour que cette ligne de basse de Frank Bello nous rappelle au bon souvenir du groupe. Scott Ian est le garant d'un son qui va plus loin que nos attentes. Breathing Lightning est un sacré single. Nous n'aurions jamais juré que Joey Belladonna puisse assurer autant au chant après le départ de John Bush.


Terminons par les deux concerts à venir sur Band Meeting. Le samedi 9 avril, SPIRITUAL BEGGARS joue au Ferrailleur. Le groupe présentera Sunrise to Sundown et ce sera l'occasion de voir Michael Amott avec un autre groupe qu'Arch Enemy. Et le samedi suivant, MARS RED SKY sera la tête d'affiche de la soirée Up in Smoke à la salle Jean Carmet d'Allonnes. Avant d'apprécier le psychédélisme des Bordelais, on se sera cassé le cou avec les excellents Stone from the Sky qui ouvriront les festivités. 

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