Spiritual Beggars - Le Ferrailleur - Nantes - 09/04/2016

Le Ferrailleur est déjà bien rempli pour la prestation de BIG SURE. Le groupe a ouvert la veille déjà à Brest pour les SPIRITUAL BEGGARS (avec Mobütu). Un souffle de Valley a donc traversé la Bretagne historique en ces vacances de Pâques. Bat reproduit ses lignes de basse pendant que Flo affole son kit de batterie. Visuellement, on retrouve la pêche de Kadavar mais les longues pièces instrumentales nous font penser au Truckfighters. Le guitariste Frank nous promène dans ces contrées avec sa liberté de vieux loup au chapeau de cowboy. Big Sur est un territoire qui couvre une centaine de kilomètres sur la côte californienne mais ce soir là, au Ferrailleur, l'océan était moins pacifique et l'air chargé de poussière électrique. Retour dans l'espace Schengen avec les Allemands de WolveSpirit. Le backdrop (pochette de leur album Free, produit par Michael Wagener) nous montre une pulpeuse femme aux longs cheveux roux baignant dans un univers psychédélique. On pense à Blues Pills mais la comparaison s'arrête (vraiment) là quand le groupe entre en scène. On respecte l'énergie de la chanteuse Debby Craft mais son chant sonne très daté et sans aucune brillance. Est-elle obligée de se déhancher de façon aussi vulgaire ? Quelques spectateurs apprécient mais pour d'autres c'est bien difficile de faire abstraction de cette faute de goût pour pouvoir se concentrer sur le jeu très précis du guitariste. Parlons de ce public du Ferrailleur. La durabilité du Hellfest a permis de raviver dans la région une scène qui a eu en d'autres temps plus de difficultés à fédérer. Aujourd'hui, les concerts rock metal sont très fréquents et drainent un public d'habitués, plutôt du genre à collectionner les canards vivants après une séance d'UV bien arrosée. En effet, les private jokes et les poses fusent entre les morceaux du groupe comme lors d'une nuit de camping clissonnaise. Les Spiritual Beggars ont joué au Hellfest en 2013 pour l'album Earth Blues, alors deuxième album avec Apollo Papathanasio. L'occasion était aussi belle de revoir Michael Amott avec les Beggars quelques mois après des concerts d'Arch Enemy au Hellfest et en novembre dernier à Caen (ici).

Le bassiste Sharlee D'Angelo est aussi dans les deux combos. Même si Per Wiberg (claviériste légendaire de la scène suédoise avec Opeth) et Ludwig Witt (batterie) sont aussi présents dans le groupe depuis le tout début il y a plus de 20 ans et composent beaucoup, c'est Mister Amott qui aimante le regard. Et aussi les téléphones portables.. Agacé, Michael chipe le mobile phone des mains du monsieur du premier rang dès le troisième titre. Il lui rend aussitôt en essayant de lui faire comprendre qu'il ferait mieux de profiter du concert avec ses yeux. Mais la prise de vue continua tout le concert.. Amott a toujours cette moue à la Mustaine qui confirme cette ressemblance évidente de part son jeu (et ses cheveux). A un mètre de la scène, on est un peu dans la salle de répétition de Göteborg. Son aisance est impressionnante à voir aux premières loges. Le guitar hero est très appliqué mais ne communique quasiment jamais avec ses camarades. Il s'absente aussi régulièrement entre les morceaux pour accorder sa Dean à côté de l'ampli. Croiser le regard des spectateurs semble le faire davantage marrer si cette moue veut dire quelque chose. Musicalement, le groupe rend hommage pendant une heure et demi à l'introduction de Deep Purple au Rock and Roll Hall of Fame. Un concert des Beggars y aurait valu plus d'un discours de Lars Ulrich. Le groupe a balayé sa carrière rock 70's en vingt titres. Il prouve aussi qu'il est encore capable de composer des singles efficaces comme le nouveau Diamond Under Pressure. Euphoria ou Blind Moutain nous ramènent vers le meilleur des premières années. Un concert plaisant mais dont on se souviendra surtout pour la présence de Michael Amott sur une scène nantaise.