Bulletin de 2e trimestre




DEFTONES continue sur sa lancée follement créatrice. Même si Stephen Carpenter a émis quelques réserves (trop) vite reprises par plusieurs médias, il se plaît depuis à jouer les morceaux de Gore. Ce nouvel album n'a pas encore toute sa place dans les setlits du groupe tournant ces dernières semaines en festival. On attend avec impatience des nouvelles dates en tête d'affiche. Et ainsi apprécier la schizophrénie de Geometric Headdress et la fragilité de Phantom Bride, magnifique morceau où rayonne Jerry Cantrell (Alice in Chains) en guest. Sorti début avril, il a squatté la bande son du printemps avant qu'arrive en force Magma. GOJIRA a tout compris. Ils ont pris le temps de réfléchir, faire, défaire, créer, analyser, enregistrer. Ils l'ont pris, quitte à fragiliser leur situation précaire de musicien. Il faut relire l'interview de Joe Duplantier dans Rock Hard quand il parle, par exemple, de son studio, pour comprendre l'amour que ces musiciens ont de leur art. Les étoiles semblent alignées depuis la promo de ce nouvel album. La couverture médiatique est dithyrambique tout comme les retours des fans et curieux. Le concert triomphal au Hellfest en appelle d'autres. Cela fait vingt ans que Gojira a assis sa réputation en live. Depuis 1999, nous les suivons et la mécanique du cœur est relancée pour une nouvelle ère de soutien inconditionnel. Prenez le temps d'écouter et de regarder : http://concert.arte.tv/fr/gojira-en-concert-prive

  
Les latitudes Nord inspirent une musique sombre qui s'illumine de quelques rayons de soleil. IHSAHN a peut-être définitivement quitté son Emperor. Il n'en est pas moins actif, publiant un nouvel album solo qui parle de son cercle, Arktis. L'artiste norvégien n'a pas abandonné le chant black mais c'est surtout sur des parties proches d'Opeth qu'il creuse la glace. Les Suédois de KATATONIA nous ont séduit, à nouveau, au Hellfest cette année. The Fall of Hearts est le 10e album du groupe. Il est sûrement un peu trop long et se répète parfois mais mérite une attention toute particulière pour partager cette force mélancolique. CULT OF LUNA est aussi un groupe suédois. Il promène ses ambiances héritées de Neurosis depuis un bon moment. Mais cet album a un atout en plus. Julie Christmas (Made Out Of Babies, Battle Of Mice) apporte une variété et une densité à Mariner, qui se conjugue très bien avec les hurlements habituels. Bouclons la boucle scandinave avec les furieux KVELERTAK. Plutôt populaire depuis leur premier album, avec Nattesferd, le groupe ne devrait pas devenir mainstream. Le chanteur a toujours deux trois enclumes dans la gorge. On apprécie leur face hard rock possible grâce aux arrangements de guitare. C'est un groupe que j'ai toujours vu très tard (Hellfest ou Primavera). On aurait plus d'énergie à partager plus tôt, mais peut-être pas dès l'heure du déjeuner comme le concert de FALLUJAH à Clisson. Les jeunes Américains nous viennent de la Bay Area et passent la vitesse supérieure avec leur troisième disque Dreamless. Le chant clair devra vraiment être bossé en live mais les progrès dans les arrangements de ce nouvel album les posent en disciple crédible de Cynic. A suivre. Une petite pause instrumentale pour soigner la dépression post GAME OF THRONES. La saison 6 vient de s'achever et l'impatience gagne déjà d'en savoir plus. Pour se relaxer, écoutons donc la bande son écrite par Ramin Djawadi. Le compositeur allemand d'orgine iranienne s'était fait remarquer des showrunners pour ses musiques sur les jeux vidéos Medal of Honor et Clash of Titans. Mais c'est surtout son travail auprès d'Hans Zimmer qui a assis sa réputation. On a gardé pour cette playlist, Hold the Door, la fin culte de l'épisode 5. Mais, on pense tout aussi bien à l'exceptionnel épisode 9 ou encore l'explosif début de l'épisode 10. Le groupe tunisien MYRATH a écrit The Unburnt en hommage à la série. Des fans ont d'ailleurs monté des clips avec plein d'images de Daenerys (comme ici). "Riiiiiiide !, Your dragons by your side !!!". Le groupe a fait aussi de beaux efforts pour se mettre en scène pour la vidéo de Believer (ici). Myrath a publié l'album de hard rock labellisé de l'année.

 
Comme évoqué dans le post précédent sur l'édition 2016 du Hellfest, SIXX:AM et TREMONTI ont valorisé leur répertoire en l'interprétant live sur une scène française. Prayers For The Damned et Dust ne sont pas les premiers disques de ce qui étaient des projets parallèles. Nikki Sixx (Mötley Crüe) et Mark Tremonti (Creed, Alter Bridge) ont désormais de nouveaux vrais groupes à part entière. Les compositions sont très efficaces, tout à fait à la hauteur de leur talent de songwriter. Il faut aimer le hard US mais, pour le fans de ce style, ne boudons pas le plaisir. JOE BONAMASSA est aussi américain et ce sont toujours les racines du blues rock qu'il cultive. Parallèlement à des collaborations avec Black Country Communion ou Beth Hart, il poursuit sa carrière solo dont les chiffres de vente n'ont jamais été aussi hauts. Blues of Desperation plaît aux amoureux de guitare et offre des compositions léchées et habitées. WEEZER est aussi un combo qui n'a jamais quitté la scène depuis son Blue Album en 1994. Cette année, il sort le White Album, 10e opus du groupe. Bien sûr, Weezer n'est plus triple platine mais squatte toujours le Top 10 US. Thank God For Girls est idéal pour ceux qui ne peuvent citer qu'Island in the Sun. Cette année, VINYL, série HBO, a traversé l'histoire de la musique 70's. On suivait les péripéties de Richie Finestra, directeur de label et on croisait la route de Led Zeppelin ou encore Alice Cooper. La bande son vaut le détour avec, par exemple, cet inédit de ROYAL BLOOD. Mais, même si elle est produite par Martin Scorsese et Mick Jagger, Vinyl n'est pas renouvelée pour une seconde saison, n'ayant pas trouvé son public. C'est tout le contraire de THRICE. Le groupe américain est reformé après un hiatus. Sa tournée américaine est triomphale comme en témoigne le succès live de leur nouveau tube Black Honey (ici). Il ne faut pas s'attendre au même accueil en France. Le groupe ne joue jamais chez nous. Il faut traverser à nouveau la Manche pour les revoir fin août. Le nouvel album qui cite Sénèque reprend ce que l'on aime chez le groupe américain. Des disques de Thrice, Deftones et Gojira le même trimestre est un cadeau des dieux.


Jeff Angell n'est pas un inconnu. Il avait vraiment marqué les esprits avec Walking Papers. Pendant que Duff Mc Kagan, à la basse dans ce projet, est de retour avec Guns n' Roses, JEFF ANGELL's STATIC LAND sort un album solo. Il retrouve les petits clubs, le Klub d'ailleurs à Paris. A l'identité bluesy forte, ce disque ne met pas k.o. mais donne envie de revenir au premier round. LONG DISTANCE CALLING n'est pas très connu non plus. Les Allemands donnent dans le post rock instrumental mais quand ils laissent un peu de place à la voix, c'est une réussite. Sur les albums précédents, Peter Dolving, John Bush et Jonas Renkse étaient en guest sur un titre. Les hommes ont du goût. Cette fois-ci, c'est le Norvégien Petter Carlsen qui est au micro sur le disque. On pense à Sparta sur Lines, bien enlevé. Changeons de registre avec ANNE PACEO. Elle a écumé toutes les scènes de France, à la batterie, avec Jeanne Added. Et la voilà de retour un peu partout pour soutenir son très bon album solo, Circles. Le monde du jazz en France est un collectif bien solidaire. Elle est accompagnée sur ce disque par les renommés Leila Martial et Emile Parisien. La trompettiste AIRELLE BESSON ouvre les champs également. Elle se joint à la chanteuse Isabel Sörling pour des mélodies gracieuses et aériennes sur Radio One. Dans la galaxie du jazz, il est difficile de suivre un trimestre sans passer par la case SNARKY PUPPY. Culcha Vucha est plus latino mais comme toujours il laisse la concurrence loin derrière quand l'ensemble s'accorde. Snarky Puppy jouerait au foot, il serait un prétendant à la Champion's League tous les ans. On serait curieux d'écouter STEVE VAI avec eux. Il a bien joué avec Sepultura. Il est prêt pour tout. Célébrant le 25e anniversaire de Passion and Warfare, il publie également un autre disque d'inédits, Modern Primitive, rassemblant quelques petites merveilles dont un duo avec Devin Townsend. Vivement une programmation au Hellfest ! MAX JURY a autant sa place dans cette playlist que Tobias Jesso Jr. l'an passé. Quand on vient de Des Moines, on peut chanter son enclavement autrement que Slipknot. Le jeune artiste a tout compris de la tradition pop folk américaine. Enfin, terminons par deux previews. Mastodon prépare son prochain album et ses membres profitent aussi du temps libre par créer des projets parallèles. Brent Hinds a déclaré récemment que le nouvel album de Masto pourrait être double mais avec un premier disque entièrement composé par lui et un deuxième par les autres membres du groupe. Brent fait partie de GIRAFFE TONGUE ORCHESTRA. Juliette Lewis était à l'origine la chanteuse de ce combo dont fait aussi partie Ben Weinman de The Dilinger Escape Plan. Mais en fait l'album sortira avec William Duvall au chant. Le frontman d'Alice in Chains apporte à ce Crucifixion le timbre parfait. Troy Sanders joue dans Killer be Killed et lance aussi GONE IS GONE avec Troy Van Leeuwen (Qotsa) et la batteur de At The Drive-In. De véritables alchimistes ! Et vivement le prochain Mastodon !


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