Between The Buried and Me - Divan du Monde - Paris - 11/07/2016

Le groupe de metal progressif américain a publié l'été dernier l'excellent Coma Ecliptic. Il l'avait défendu à Paris en septembre à la Maroquinerie. Puis, les voilà de retour pour plusieurs dates en France en tournée avec Protest the Hero. Le Divan du Monde a l'avantage de son inconvénient. La salle est petite avec un balcon. Le public peut donc être en contact étroit avec les musiciens. Mais, en ce début d'été, c'est aussi le constat que le groupe n'est pas passé à la vitesse supérieure dans la hiérarchie des salles parisiennes. Certains spectateurs (comme moi) sont venus uniquement pour Between the Buried and Me. D'autres furent en transe pendant le concert de la tête d'affiche. De plus, quelques jours auparavant, leur tournée avec Leprous et Devin Towsend (passant par le Bataclan en janvier 2017) a été annoncée. Les curieux parisiens peuvent attendre car cette affiche risque de faire date.

C'est avec une facilité un brin déconcertante qu'ils ont interprété leur setlist best of. Le groupe a l'habitude de se focaliser sur son dernier effort. Mais les tournées se succèdent et il faut varier les plaisirs. The Coma Machine et The Ectopic Stroll cartonnent ce qui prouve que des nouveaux fidèles ont rallié la machine et que les fans des débuts ne sont pas déçus de l'évolution musicale. Les albums solo de Thomas Giles ont aussi permis d'ouvrir les possibles d'un maelstrom musical qu'aucune barrière technique ne freine. Les musiciens de BTBAM sont virtuoses. Tous. On connaît la figure du guitar hero. Paul Waggoner en est un. Membre originel du groupe avec Tommy (initialement dans Prayer for Cleansing), il se balade de façon époustouflante. Dustie Waring, le manche en avant en front de scène, est très habile mais n'a pas le talent de Waggoner. Ayant lâché l'affaire sur Dream Theater, c'est agréable de revoir ailleurs ce style véloce mais gracieux du Petrucci des 90's. La section rythmique de Blake Richardson et Dan Briggs mixe la puissance du metal et un esprit jazzy qui rend visuellement simple des partitions complexes. Blake, torse droit avec des bras de pieuvre, rappelle Danny Carey ou Neil Peart. Mais utilise-t-on l'expression "vocal hero" ? Si cette notion est valide, Tommy Giles Rogers Jr mérite pleinement ce titre. De mélodies aériennes interprétées, quand il est aussi au clavier, jusqu'aux growls chantant à la face du public, le lead singer couvre une gamme proprement hallucinante. Son diaphragme "shredde". Quand on entre dans l'univers de Between The Buried and Me, l’expérience est trippante. C'est l'album de 2012 The Parallax II : Future Sequence qui est le plus présent dans la setlist et l'enchaînement Telos-Bloom-Astral Body est extraterrestre. Selkies - The Endless Obsession a clos le concert. Un classique de 2005 qui matche bien avec les inspirations progressives du dernier album. Le set fut assez irréel tant la maîtrise est impeccable. Le groupe gagnerait peut-être à communiquer davantage mais au milieu de toutes ces notes, ce n'est pas toujours facile d'en placer une. 

Photo : Chazo (Metalorgie.com)