The Last Shadow Puppets - Rock en Seine - Saint-Cloud - 26/08/2016

THE LAST SHADOW PUPPETS  a sorti son premier album en 2008. Personnellement, ce disque m'a fait reconnaître le talent d'Alex Turner, leader des Arctic Monkeys et découvrir son associé Miles Kane. En 2011, on avait vu les deux artistes à Rock en Seine sur des scènes différentes. Et ce ne fut pas la tête d'affiche que l'on a apprécié le plus. Mais Alex Turner est passé encore à la vitesse supérieure avec l'excellent AM, publié en 2013. On n'espérait d'ailleurs plus un second album de The Last Shadow Puppets. Et le miracle est arrivé cette année. Ces mecs grandissent bien. Il était donc impossible de rater un concert du groupe surtout que l'on n'est pas près de les voir de sitôt. La date du Rock en Seine est aussi particulière car c'est la dernière de leur belle tournée. Désormais, la rubrique Gigs de leur site internet marque "No Tour Dates For Now". Une soirée placée donc sous le signe de l'émotion. 


Le quatuor à cordes féminin de The Last Shadow Puppets s'installe quand le vacarme de Birdy Nam Nam vient à peine de s'éteindre. La formation est complète pour reproduire au mieux les arrangements. Les deux albums du groupe ne se répètent pas et on apprécie une certaine variété dans la setlist. Alex et Miles sont aussi là pour faire le show. Alex semble avoir un peu célébré la fin de cette tournée backstage. Miles Kane, au look de hooligan pimp, a l'air le plus sage des deux. Sans aucun doute le plus appliqué, à la guitare surtout. Alex en joue peu. Sur certains titres, il y a même un musicien additionnel dans l'ombre comme sur My Mistakes Were Made For You. Les partitions rappelant souvent une bande originale de film participent à cette impression mais Alex a de faux airs de Gainsbourg, clope au doigt, silhouette voutée derrière le pied de micro, quelques syllabes mangées. Surtout un bel acteur cet Alex. Quand il se réveille sur The Age of Understatement, il n'y a pas de place pour l'imprécision. Les deux artistes ont un don pour la mélodie. On se dit qu'ils ont déjà joué beaucoup de titres incontournables. Pourtant, ça ne s'arrête pas. De Calm Like You à Standing Next To Me ou de Aviation à Miracle Aligner, les voix se conjuguent. Il y a comme une animalité fusionnelle qui transpire de leurs échanges sur scène. Ils en jouent sur Everything You've Come To Expect. Par contre, les cadreurs sont très gênants et le montage de leurs images bien raté. Comme pour Clutch avec cette perche qui masquait souvent les musiciens, on a l'impression que la priorité est le mec qui est sur son canapé plutôt que le spectateur qui a payé cher sa journée. Le Rock en Seine n'arrive pas à la cheville du Hellfest. Alors que Bad Habits (avec une présentation comique à rallonge du quatuor à cordes) aurait fait un bon morceau de fin de set, Alex demande la tonalité et lance fiévreusement Les Cactus de Jacques Dutronc. En français dans le texte. Il en fait des tonnes sur l'avancée dans le public. Les adolescentes ont succombé pour de bon. C'est finalement In My Room qui précède le rappel de trois titres conclu par la reprise de David Bowie, Moonage Daydream. Alex n'est pas Ziggy mais nous fait plaisir et se fait aussi plaisir. On a l'impression qu'ils n'ont plus envie de nous quitter, de se quitter. Alex et Miles se tombent dans les bras. Miles fait un bisou. Le salut dure. Peut-être que l'on ne verra plus jamais de concert de The Last Shadow Puppets. Soyons confiant du contraire. Désormais, l'un et l'autre ont des albums à écrire. Alex va retrouver très vite ces foules (Arctic Monkeys certainement en tête d'affiche 2017 un peu partout dans les festivals). Miles va jouer devant un peu moins de monde mais il peut compter sur une audience de plus en plus large pour revoir sa tête de bandit lover.


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