Le Prix du Graffiti - La Manufacture 111

C'est la deuxième édition du "Prix du Graffiti". Comment fait-on pour l'attribuer ? Le jury se balade dans toutes les rues de France (et de Belgique) pour dénicher le plus beau tableau ? Bien sûr que non, les artistes peignent sur un support et candidatent à l'association Open Graffiti sur le thème de l'écologie et de l'environnement dans la ville. Le sujet est tendance après Earth Crisis, exposition de Shephard Fairey à la galerie Itinerrance au début de l'été. Trois cent artistes ont proposé leurs réalisations. Cedric Naimi est porteur du projet et peut compter sur un beau réseau pour constituer le jury. Pierre Cornette de Saint-Cyr est un commissaire-priseur qui a lancé les ventes de street art dans la capitale. Il a coopté Naimi dans la sphère du graffiti. David Benhamou est son principal conseiller artistique. Alain-Dominique Gallizia se revendique "mécène collecteur". Tarek Ben Yakhlef est rédacteur en chef du fameux Paris Tonkar. Les prix sont plus plutôt alléchants : 3000 euros pour le premier, 2000 euros pour le 2e et 1000 euros pour le 3e. Il y a également un prix du jury. Vous pouvez apprécier les œuvres des vainqueurs ci dessous. Dans l'ordre, CREY132 (Mémoire d'éléphant), RABUSS (Man vs. Man), KRISTX (De la couleur dans la noirceur) et MR. RENARD (Thanks to Mankind).



On respecte le choix de ces professionnels et d'un public qui n'est sûrement pas venu par hasard à la Manufacture. Mais on va s'intéresser à d'autres artistes exposés qui nous parlent bien davantage. Tout d'abord, MR ONETEAS travaille sur du carton recyclé découpé. Anthony Alberti a rejoint récemment le projet Inside Out de JR pour constituer un grand mur de portraits "de monégasques du quotiden". Et oui le street art existe aussi à Monaco !


On passe devant quelques clones de Jonone, Keith Haring ou Speedy Graphito.. Pour s'arrêter devant le tableau un peu translucide de MATHIEU FAPPANI. Plasticien autant que graffeur, il a un style très original dans le milieu entre les visages déformés de Bacon et la légèreté de Rossetti, préraphaélite. Son site internet vaut le détour (ici). 


EUGENE BARRICADE est bien dans la problématique du concours. Le code de la route est grâce à lui devenu bien plus fleuri dans sa ville d'Uzès. Fan de pochoir et très inspiré par les pionniers de la scène parisienne (Blek le Rat...), il a longtemps bossé dans la pub avant de tout plaquer et ouvrir son atelier dans le Sud. Si vous avez toujours rêvé d'un panneau stop façon comics, vous savez à qui vous adressez (ici).


Dans un style cyber punk, VIRGINIO VONA est originaire d'Italie, où il a appris le dessin dans de grands instituts. A son arrivée en France, il est consacré par l'achat de sept de ses planches par le Musée International de la BD d’Angoulême. Il est très exposé en galerie ces dernières années et fut même finaliste en mai dernier du Boesner Street Art Contest (grande marque de matériel pour artiste). 


Terminons par PANGOL. Jeune street artiste parisien de 19 ans, Jean-Gabriel, son prénom, semble déjà bien intégré dans le milieu des galeries et collectionneurs. Une faune fortunée se pressait il y a peu pour voir sa déco' de la chambre d'une maison bourgeoise  de Saint-Germain-des-prés investie par les graffeurs avant rénovation. Un des organisateurs de cet événement a 18 ans et est le fils d'une des directrices de Sotheby's, où sont d'ailleurs mis en enchère ces fresques..


Sinon, dans les rues de Paris, il y a encore des tableaux sur les murs. 



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