Gojira - Stereolux - Nantes - 25/01/2017

On avait vu Gojira pour la première fois il y a 17 ans. Notre attachement inconditionnel au groupe est bientôt majeur. C'est presque la durée de l'absence de Nostromo loin de nos scènes. Le groupe s'est séparé en 2005 et se reforme pour cette tournée française en ouverture de Gojira. Nous avions vu Nostromo à la Barakason' de Rezé en octobre 2001. La Bohème de Charles Aznavour était la musique d'intro et ensuite la salle avait été bombardée par la puissance des Suisses. Sur la belle scène du Stereolux, les corps ont un pris mais la furie est là. Epitomize manque un peu de puissance dans le mix mais l'ingé-son corrige tout ça rapidement. Nostromo ce n'est pas que grind-death. On reconnaît la pâte helvétique sur des ambiances que ne renierait pas Coroner (Sunset Motel). Javier Varela est intenable au micro et les musiciens sont carrés comme jamais comme sur un Collapse au rasoir. Gojira est ultra loyal et offre une superbe exposition à un groupe qui a participé quelque part à la construction de leur son. Certaines occasions nous permettent de ressortir des disques. Nostromo tourne à nouveau en 2017. L'année où Gojira sera à la cérémonie des Grammy Awards. Le groupe est clairement passé dans une autre dimension. Jouant sold out quasiment partout, le Magma Tour est un sacré succès. Quel plaisir d'être au cœur de ce Stereolux plein comme un œuf.


Le public est constitué de fidèles comme nous mais aussi d'une nouvelle génération jeune et moins jeune qui va s'en prendre plein les yeux et les oreilles. Gojira utilisait des projections mais passe désormais à la vitesse supérieure. C'est un vrai groupe d'artistes. Les images oniriques collent parfaitement à la musique, reprenant certains visuels connus mais bizarrement pas la pochette du nouvel album. L'époustouflant solo de batterie se conjugue avec une animation belle et mystérieuse. "Le maire de Nantes tellement il a filé d'invitations pour ce concert" assure comme un chef derrière la console pour proposer un show absolument magnifique visuellement. Et ce son ! Le meilleur jamais proposé par le groupe en concert. Je n'ai le souvenir que d'un concert de Nine Inch Nails qui associait mieux puissance et clarté. Et c'est un compliment que de comparer des oreilles à celles de Trent Reznor. L'artifice des colonnes de fumée renforce l'impact des tubes intemporels que sont Flying Whales ou Backbone. Le "onzième homme" est aussi parfait. En regardant autour, on se retrouve dans le concert filmé par Arte en juin (ici). Des moments de transe introspective, des larmes, de la sueur, des excès de fièvre tout à fait spontanés. Les frères Duplantier sont aussi de sacrés meneurs d'hommes. Surtout Joe qui se révèle encore plus charistmatique. S'appuyant aussi sur une grande maîtrise de son matériel et du son, il semble toujours plus à l'aise au chant et à la guitare. Il explore. Il revient aussi beaucoup plus qu'avant en devant de scène, lancer un solo ou une vanne. Il en est même encore plus convaincant sur des classiques comme The Heaviest Matter of the Universe ou Oroborus. Le nouveau répertoire permet aussi de doser les efforts et de varier les ambiances. Parlons-en. Le concert commence sur Only Pain, vraiment parfait. Ce titre est joué par le groupe depuis la sortie de Magma tout comme Silvera et Stranded. On constate une maîtrise plus fine et plus forte de ces morceaux en comparaison avec le concert du Hellfest. Le public réagit terriblement bien sur ces deux tubes et donne aussi de la voix et du poing sur The Cell que le groupe fait durer. Certains concerts permettent souvent de découvrir des morceaux sous un meilleur jour. Mais en ce qui concerne les titres du nouvel album de Gojira, nos oreilles adhèrent tellement aux versions studio que c'est une belle performance de les sublimer. C'est moins le cas de The Shooting Star sur lequel on ne retrouve pas tout à fait le timbre exquis du disque. Les effets sont aussi très chargés sur les couplets de Pray mais cela fait sens. Le groupe se lance dans une extended version terriblement hypnotique et proposant des combinaisons de son inédits pour Gojira. On regrette peut-être que la setlist ne soit pas plus variée avec le temps, toujours Vacuity pour terminer et moins de surprises. On aimerait entendre toute la discographie avec la maîtrise actuelle. A la fin d'un carton annoncé et confirmé, les musiciens ont du mal à quitter la scène, disant tous un petit mot au micro. Mario : "C'est le meilleur show de la tournée pour le moment". Joe : "Enfin bon on en a fait trois!". Christian : "On se revoit au Hellfest". Joe : "Ouais enfin pas cette année ! :) Ah ça va Hellfest par-ci Hellfest par-là ! Il y a d'autres festivals :)". Et oui ils sont en plus drôles et sympas !

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