K.O.

"Monsieur, vous avez aimé le film ? Vous l'avez compris ?" K.O., le nouveau long-métrage de Fabrice Gobert, a quelque peu perturbé l'esprit logique de ce couple de spectateurs séniors. Le réalisateur de Simon Werner a disparu et surtout de la  série Les Revenants est souvent associé au travail de David Lynch. On retrouve en effet un cadrage très graphique, des personnages bizarres qui semblent hanter l'histoire, des acteurs qui jouent plusieurs rôles et bien sûr une narration très déstructurée. En effet, on retrouve tous ces éléments dans K.O. L'excellent Laurent Lafitte joue un directeur de chaîne de télévision absolument odieux qui, après s'être fait tirer dessus, se retrouve relégué dans la société à la sortie d'un certain temps dans le coma. A moins qu'il y soit toujours et encore. Dans le coma. Cette chaîne de télévision a le C de Canal Plus, les couleurs de TMC et des femmes dirigeantes comme France Télévisions. On y voit ce que l'on veut. Le film est d'un cynisme noir. Le salut ne peut venir que de la violence sociale ? Pierre Gobert filme des hommes défoulant cette haine dans un purgatoire underground où la gloire est acquise à la force des poings. Et c'est Benezer, chef syndicaliste, qui est le Hermès psychopompe. Ce rôle est interprété par Jean-François Sivadier, celui qui était Pierre Tissier, gourou de la Main Tendue, dans Les Revenants. Le parallèle est excellent comme pour Clotilde Hesme, à la grossesse difficile. K.O. s'apprécie d'autant plus que l'on connaît l’œuvre de Fabrice Gobert. Mais, un nouveau venu, Jean-Charles Clichet, est excellent. Il aurait été parfait dans la série. Il fut le bassiste des Schizomaniacs dans Les Invincibles (série avec Jonathan Cohen). Dans une autre vie..