Gojira - Terres du Son - Monts - 08/07/2017

La culture GOJIRA correspond parfaitement à Terres du Son. Situé dans le vert parc du Château de Candé et ses champs alentours, le festival se veut éco responsable. Son village sensibilise aux énergies alternatives, aux cantines bio. Il est ouvert gratuitement à tout visiteur voulant passer une belle soirée d'été entre un stand de Sea Shepherd et une tente berbère où on sirote le thé en dégustant quelques pâtisseries arabes. Après avoir traversé un petit bois, on rejoint l'entrée du festival en soi (très facile) où se regroupe quatre scènes et quelques activités. Un vrai festival rock n' roll et familial dont Gojira est la tête d'affiche du samedi soir. Son nom trône en tête des t-shirts avec Petit Biscuit (!), Morcheeba ou Imany. Ce n'est pas certain que le groupe a recruté beaucoup de nouveaux fidèles mais a réussi à réunir une foule de fans historiques et de nouveaux disciples. Il suffit de regarder autour de soi. Il y a ceux qui connaissent par cœur les breaks de Mario et aussi les jeunes qui portent un t-shirt Gojira comme eux portaient au même âge un t-shirt Metallica. Quand Joe nous confie qu'il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre, on le croit et on lit dans ses yeux la satisfaction d'avoir réuni une foule venu pour eux en Touraine. "Notre première vraie tournée c'était allez "Bressuire", "Poitiers","Tours". Quand on est rentré chez nous, dans les Landes, on était rincé. Mais ça fait un moment qu'on ne vient plus trop par chez vous. On est donc hyper content d'être en Touraine. Retour aux sources". A ce moment, on s'attendait presque à ce qu'il annonce un bon vieux Clone. Mais, "on va vous jouer un morceau qui a plus de 10 ans". Et Backbone défonce tout comme d'habitude. From Mars To Sirius est sorti en 2005 et quand on voit des kids pas beaucoup plus vieux monter en température sur ce morceau et dès les premières notes de Flying Whales, on est heureux. Mais, les anciens sont toujours les meilleurs en air batterie sur The Heavy Matter of the Universe ou Toxic Garbage Island, non mais ! Les titres de Magma sont encore mieux maîtrisés qu'en janvier au Stéréolux. Only Pain lance le set. L'enchaînement Silvera-Stranded est extrêmement fluide avec un contrôle du son assez extraordinaire, comme The Cell sur lequel Mario excelle. Terra Inc. (rallongé) repose un public moins habitué à une telle force de frappe. Celui-ci y trouve son compte sur une version assez exceptionnelle de The Shooting Star. A Nantes, en janvier, je ne m'y étais pas totalement retrouvé par rapport à la version studio. Mais dans cette chaude nuit de juillet, l'impact de ce titre est irrésistible. Rien de bien surprenant vont me dire les habitués. Et bien si ! Mario nous refait le coup du chanteur de charme. Il quitte son kit pour prendre la guitare. Son frère le remplace (il a le niveau pour jouer dans un paquet de groupes). Christian et Jean-Michel les rejoignent pour ce petit délire death metal. C'est assez marrant que certains commencent à chanter "joyeux anniversaire" comme sur le live du Hellfest 2016, à une autre date. Et, depuis début juillet, le groupe conclut ses concerts par une reprise de Territory, classique de Sepultura. On sent vraiment que c'est du plaisir pur pour les musiciens et, une fois n'est pas coutume, Joe place un "Chantez!" avant les fameux "War for territory". Vacuity ferme le show dans une version à rallonge, entre les grosses colonnes de fumée, seuls artifices du soir. Entre la proximité que l'on a connu et le niveau de performance d'aujourd'hui, ce concert de Gojira à Terres du Son restera un grand souvenir. 

Qui fut la meilleure première partie de Gojira ? NESSERIA a joué juste avant eux sur le scène Propul'son. Ils ont proposé des nouveaux morceaux issus du 3e album à venir. La chasse aux écureuils ou Ruines sont sûrement des chansons à texte mais on a un peu de mal à trouver les mots dans les cris. En tout cas, leur death metal est carré à mort. Non, c'est CAMILLE qui mérite mieux ce titre. L'artiste a quelques jours de pause avant les Francofolies, les Vieilles Charrues, le Paléo, les Escales... Pourtant, Terres du Son l'a programmé à 17h30. Le soleil est plein pot face à la scène où le groupe se produit pendant une heure. La chanteuse a l'habitude d'être pieds nus. Mais là ce sont des charbons ardents. Dès la fin du premier titre, elle réclame qu'on lui envoie des chaussures taille 39. Et on est tout de suite dans le ton. D'un point de vue extérieur, sa musique peut paraître un peu trop intellectuel mais en fait Camille est vraiment quelqu'un d'entier, une artiste très authentique, sans faux-semblant. Elle est accompagnée de trois musiciens (pour un ensemble de percussions et un piano) et de trois choristes. Les sept artistes ont chaud, très chaud mais pourtant ne lâchent rien instrumentalement, vocalement et se dépensent dans toutes les séquences rythmées, chorégraphiées, spontanées. Camille passe sans problème du chant bizarre de Too Drunk To Fuck (cover des Dead Kennedys) à des vocalises lyriques très impressionnantes. Elle réclame des nuages qui sont un peu arrivés après son set. Elle fait monter son chauffeur, Sandra (parce que c'est son anniv') et deux spectateurs pour danser avec eux la bourrée. Les fans sont eux aussi tout sourire pour la soutenir sur Paris, La Douleur ou Allez Allez Allez. Un concert hyper sympathique et très musical qui a parfaitement lancé la deuxième journée de Terres du Son.