Levitation Festival - Day 2 - Le Quai - Angers - 16/09/2017

Il y a deux ans, les Melvins avaient mis fin à l'ère Chabada du Levitation France. Le rejeton national de l'Austin Psych Fest déplaçait ses ambitions dans le joli cadre du Quai, nouveau cœur culturel d'Angers. Par contre, quelle drôle d'idée d'avoir programmé La Femme ? La peur de ne pas boucler la billetterie ? Une volonté de rameuter un jeune public ? Heureusement, pour cette édition 2017, Levitation revient aux fondamentaux avec Slowdive le vendredi et The Black Angels en tête d'affiche historique. 

 

En 2008, le festival a été fondé à Austin par Alex Maas et ses camarades. Les astres sont alignés. Le groupe vient de publier l'excellent Death Song. La date angevine s'intègre parfaitement dans leur itinéraire de tournée européenne avant de jouer dans leur fief début octobre. La grande scène occupe le hall (tate) moderne du Quai. Le son est fort, un peu tourbillonnant au début du set des anges noirs. Mais, avec les protections auditives adaptées, le show va être un vrai régal. Leur maîtrise saute à la figure le long d'un show coloré qui dépasse même le temps imparti (certains headliners du Hellfest doivent en prendre de la graine, d'ailleurs les Black Angels sous la Valley en 2018 ?). Le rythme est souvent lancinant et la voix garnie d'effets mais leur répertoire est aujourd'hui suffisamment large pour offrir une certaine variété aux concerts. D'ailleurs, les superbes Half Believing et Life Song ont sûrement été écrits pour ce nouvel album avec l'idée de faire rayonner ces mélodies lumineuses sur scène. Passover, sorti en 2006 dans l'Amérique de Bush, est toujours très représenté dans la setlist. Bloodhounds On My Trail et Young Men Dead terminent ainsi un show mémorable. Sinon, dès 17h30, Courtney Barnett tenait incognito la guitare rythmique à côté de sa compagne Jen Cloher sur une musique très Riot Grrrls. Elephant Stone nous a mis parfaitement dans l'ambiance. Le groupe canadien est mené par Rishi Dhir, d'origine indienne. Les morceaux sur lesquels il prend son sitar sont assez irrésistibles. Globalement, les titres sont beaucoup plus prog rock que sur leur dernier album Ship of Fools sorti l'an passé. Ce chant 70's sur des lignes de basse bien en avant nous rappelle même leurs compatriotes Rush. Souvent les spectateurs se sont déplacés entre la main stage et la salle de 400 places. Souvent la différence de jauge touchait ses limites. Le public aime autant des groupes très mélodiques (et très bons musiciens) comme Beach Fossils et des groupes plus sauvages (et très bons musiciens) comme CFM et A Place To Bury Strangers. Le bon goût n'a pas de frontières.