Melanie De Biasio - Le Chabada - Angers - 18/10/2017

L'artiste belge MELANIE DE BIASIO vient de publier, Lilies, superbe album entre jazz et trip-hop. Le Chabada d'Angers accueille la 4e date de la tournée européenne, deux jours après le Scala de Londres (souvenir ému d'un concert d'Alice in Chains dans cette salle en août 2009). Les rideaux sont tirés en fond de salle mais le public garnit raisonnablement la fosse. Le projet AFRODITE de la chanteuse de soul-rnb' nantaise Audrey Lopes l'a chauffé comme il faut. Les fans de Solange ou Alicia Keys peuvent revoir le duo au Stereolux le 14/11 en première partie de Lee Fields. La scène est épurée pour accueillir Melanie de Biasio. Face à nous, le batteur est à notre droite, en face et sur notre gauche, on retrouve Pascal Mohy et Pascal Paulus (qui a grandement participé à la création du nouvel album) aux synthés, aux machines, à la guitare. Melanie est au cœur d'eux comme un chef d'orchestre. 


Tout au long du concert, elle ferme et relâche ses paumes pour mieux guider l'intensité musicale. Il y a une complicité évidente entre elle et ses compagnons, surtout le batteur qui maintient l'ambiance feutrée du set ou l'élève. La chanteuse commence par les accompagner à la flûte traversière qu'elle pose finalement peu. L'extension d'elle-même. Les arrangements sont donc différents en concert. Elle ne nous ment pas à ce sujet. Le concert est un voyage. Il ne faut pas s'attendre à retrouver exactement ce que vous écoutez dans votre salon. En 2016, elle avait publié Blackened Cities, un long titre de 24:16. On y retrouvait un extrait de ce qui allait devenir Gold Junkies. Dans la setlist, le morceau arrive comme dans un rêve, sans pause, comme Lilies quelques minutes plus tard. Elle décide quand il est bon de poser les notes ("Mr Jungle.."). Ces titres sont des bijoux du nouvel album avec Let Me Love You, Your Freedom is the End of Me ou Afro Blue. Les notes graves de ces morceaux n'ont pas d'effets inutiles. Le son est absolument parfait. La voix est pure autant qu'elle semble habitée par la musique. On oserait "torturée". Le regard navigue souvent dans la voie lactée. Un réglage excessif des basses dans ses oreillettes lui arrache une expression de douleur intense. Puis, quelques secondes plus tard, elle affiche un sourire d'une sérénité rare. Melanie de Biasio nous fait penser à Nick Cave (All My Worlds). La voix n'est jamais scandée. Elle est mesurée et toujours très expressive. Comme elle le disait dans les colonnes de Ouest France récemment : "Le but était d’apporter à la fois beaucoup de chair et beaucoup de pudeur." En rappel, l'artiste revient sur un titre bien expérimental pour faire plaisir à ceux qui la suivent depuis de longues années. Elle rit franchement. On l'imagine rêveuse quelques instants plus tard en coulisses. 


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