Izia - L'Oasis - Le Mans - 17/01/2020

"Ça fait 15 ans que vous organisez des concerts mais maintenant vous êtes une SMAC!" Izia se marre en nuançant l'étiquette mais en rappelant l'indispensable passion qui anime nos programmateurs musicaux depuis toujours et aujourd'hui avec plus de moyens. Après l'accueil cinq étoiles du before de la soirée célébrant cette labellisation, les spectateurs entrent en trombe dans l'Oasis. Ce concert (complet) d'Izia, est celui où on a envie d'être et pas celui où il faut se montrer. Le Grand Public communie avec les habitués de la scène Superforma et cela fait vraiment plaisir. Lee-Ann Curren nous fait entrer dans la soirée. La championne de surf crée une ambiance proche des préférences des radios américaines indépendantes, du pays d'où est originaire son papa, triple championne du monde de ce même sport. Lee-Ann est plus âgée qu'Izia d'une dizaine de mois et on est heureux que cette génération nous fasse voyager de la Californie à la Corse. Il y a des sourires de bord de mer en cette soirée mancelle de janvier. C'est à Calvi qu'Izia Higelin a conçu Citadelle, son nouvel album dont la création a été traversée par la mort de son père et la naissance de son premier enfant. Les débuts très rock de l'artiste nous avait marqué il y a dix ans. J'avoue que, personnellement, ma rencontre avec son œuvre, s'est faite par la suite davantage dans des salles de cinéma que dans des salles de concert. Il était donc temps de réparer ce manque. Et le plaisir fut grand. Ses nouveaux morceaux forment le cœur du set, comme autant d'instants de vie qui nous prennent d'entrée par les sentiments. Trop Vite, La Vague, Leave Me Alone surgissent rapidement dans la setlist. On retrouve tout ce que l'on aime chez elle. Une énergie folle, un sourire communicatif et une sacré voix ! Le son ayant le mérite d'être absolument parfait à l'Oasis hier soir, on profite pleinement de la moindre note tenue (avec ou sans oreillette). Irradié, reprise de son père, est la première surprise de la soirée et sur celle-ci, peut-être même plus que sur ses titres, elle a envie que son public lâche les téléphones portables, chante et partage. Elle transforme le lieu en dancefloor géant sur Chevaucher tout d'abord. Dans l'attitude et la maitrise vocale, Izia nous rappelle de plus en plus notre chère Jeanne Added, avec qui elle partage ce morceau sur disque et qui avait réussi, sur cette scène, à obtenir cette même écoute un an plus tôt. On retrouve cette grandeur commune également pendant Sugar Cane et Idole. Le micro s'éloigne de la bouche et on se rattache aux lèvres, à cette voix qui s'élève. Pendant le concert de Jeanne Added, il y avait eu aussi un petit moment de flottement lié à un évanouissement. Cette fois-ci, il y a eu "un problème de jus dans un machin". "Ah vous l'avez pas encore touché l'argent de la SMAC ?!!" Cet intermède ne fut qu'éclat de rires et l'occasion de montrer la bonne ambiance de son crew. Son compagnon Bastien Burger (The Do) est à la basse, Nicolas Musset (Gaëtan Roussel) à la batterie, Clément Fonio à la guitare (Thomas Azier, Lomepal). Julia Jesrosme aux claviers rappelle la forte présence d'Audrey Henry avec Jeanne Added ou Clare Uchima avec Kate Tempest. Ce groupe s'éclate sur Les Sentiers, qui trouve tout son sens en live ou la reprise parfaitement menée de Vivre ou Survivre. Plus le concert progresse, plus la joie s'exprime au sein d'un public conquis. Que Tu Saches termine le concert comme il le fait sur l'album. Que tu saches Izia que désormais tu peux filer vers ta longue carrière avec panache, on sera toujours présent !


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